123308.fb2 HarryPotter et l'ordre du phoenix - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 136

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« Qu'est-ce qui se passe ? » Demanda Ron stupéfié, comme le reste de la table de Gryffondor, qui s’était penchée en avant pour observer sept autres hiboux atterrissant à côté des premiers, tout en poussant des cris stridents, et en agitant leurs ailes.

« Harry ! » Dit Hermione en retenant son souffle, plongeant les mains dans la masse plumetée et retirant un hibou tigré portant un long paquet cylindrique.« Je crois que je sais ce que cela signifie - ouvre celui-ci d'abord ! »

Harry arracha l'emballage brun. Il en sortit une copie fermement roulée de l'édition de mars du Chicaneur. Il le déroula pour tomber sur son propre visage, lui souriant timidement sur la couverture. De grandes lettres rouges disaient : IL PARLE ENFIN :

LA VÉRITÉ A PROPOS DE CELUI DONT ON NE DOIT PAS PRONONCER

LE NOM ET LA NUIT OU JE L'AI VU REVENIR.

« C'est bon, n'est-ce pas ? » Lança Luna, qui s’était approché de la table de Gryffondor et qui se tenait maintenant serrée sur le banc entre Fred et Ron. « Il est sorti hier, j'ai demandé à Papa de t’en envoyer une copie gratuite. Je m'attendais à tout ça, » elle montra de la main tous les hiboux rassemblés grattant toujours la table devant Harry,

« Ce sont des lettres de lecteurs. »

« C'est ce que j'ai pensé, » dit Hermione avec impatience. « Harry, est-ce que ça t’ennuis si nous - ? »

« Allez-y, » dit Harry, complètement ahuri.

Ron et Hermione commencèrent à déchirer des enveloppes.

« Celle-ci vient d'un type qui pense que tu complètement dingue, » dit Ron, en jetant un coup d'œil à sa lettre. « Oh, bien… »

« Cette femme recommande que tu aille te faire soigner à l’Hôpital St Mangouste pour les maladies et blessures liées à la magie, » dit Hermione, semblant déçue et chiffonnant la lettre.

« Celui-ci a l’air bien, cependant » dit Harry lentement, parcourant une longue lettre d'une sorcière de Paisley. « Hé, elle dit qu'elle me croit ! »

« Ce sont deux avis bien différents, » dit Fred, qui avait entreprit l'ouverture d’une lettre avec enthousiasme. « Celui-là dit que tu n’as pas l’air fou, mais qu’il ne veut pas vraiment croire que Tu-Sais-Qui est revenu, et donc qu’il ne sait plus du tout quoi penser maintenant. Mince, quel gâchis de parchemin. »

« En voilà un autre que tu as convaincu, Harry ! » Dit soudain Hermione avec agitation.

« Après avoir lu votre version de l'histoire, j’en suis arrivé à la conclusion que la Gazette du Sorcier vous avait traité très injustement… Même si je n’ai pas tellement envie de penser que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour, je suis forcé d'admettre que vous dites la vérité… Oh, c'est merveilleux ! »

« Un autre qui pense que tu es cinglé, » dit Ron, en jetant une lettre chiffonnée par dessus son épaule « … Mais celle-ci dit que tu l'as convertie et elle pense maintenant que tu es un vrai héros - elle a même mis une photographie – WOW ! »

« Qu'est-ce qui se passe ici ? » Dit une voix faussement douce de jeune fille.

Harry releva les yeux de ses mains pleines d'enveloppes. Le professeur Umbridge était debout derrière Fred et Luna, ses yeux de crapaud parcourant le désordre de hiboux et de lettres posées sur la table devant Harry. Derrière elle, il vit beaucoup d'étudiants les observant avec avidité.

« Pourquoi avez-vous reçu toutes ces lettres, M. Potter ? » Demanda-t-elle lentement.

« C'est un crime maintenant ? » Dit Fred avec force. « Recevoir du courrier ? »

« Soyez prudent, M. Weasley, ou je devrais vous mettre une retenue, » dit Umbridge.

« Alors, M. Potter ? »

Harry hésita, mais il ne vit pas comment il pourrait tenir ce qu'il avait fait caché ; ce n’était qu’une question de temps avant qu'une copie du Chicaneur n’arrive entre les mains d’Umbridge.

« Des gens m'ont écrit parce que j'ai donné une interview, » dit Harry. « A propos de ce qui m'est arrivé en juin dernier. »

Pour une raison inconnue, il jeta un coup d'œil à la table des professeurs en même temps qu’il le disait. Harry avait l’étrange sentiment que Dumbledore l'avaient observé une seconde auparavant, mais quand il regarda vers le Directeur, il semblait être absorbé par sa conversation avec le professeur Flitwick.

« Une interview ? » Répéta Umbridge, sa voix plus pincée et plus aiguë que jamais. « Que voulez-vous dire ? »

« Je veux dire qu'un journaliste m'a posé des questions et que j’y ai répondus, » dit Harry. « Voilà – ».

Et il lui jeta la copie du Chicaneur. Elle l'attrapa et posa les yeux sur la couverture. Son visage pâle et argenté tourna lentement en un laid et inégal violet.

« Quand l'avez-vous fait ? » Demanda-t-elle, sa voix tremblant légèrement.

« Le dernier week-end à Pré au lard, » dit Harry.

Elle le fixa, ses yeux brillants avec la colère, le magazine tremblant entre ses doigts trapus.

« Il n'y aura plus de sortie à Pré au lard pour vous, M. Potter, » chuchota-t-elle.

« Comment osez-vous… Comment pouvez-vous… » Elle respira à fond. « J'ai essayé à maintes reprises de vous apprendre à ne pas mentir. Le message, apparemment, n’est toujours pas passé. Cinquante points en moins pour Gryffondor et une autre semaine de retenue. »

Elle tourna les talons, tenant le Chicaneur contre sa poitrine, les yeux de beaucoup d'étudiants la suivant. Dès la moitié de la matinée, d’énormes affiches avaient été placardées partout dans l'école, pas seulement sur les tableaux d’affichages de chaque Maison, mais aussi dans les couloirs et dans les salles de classe.

PAR ORDRE DU HAUT INSPECTEUR DE POUDLARD :

Tout étudiant qui sera trouvé en possession d’un exemplaire du Chicaneur sera ‘immédiatementexpulsé. Cet avertissement est conforme au Décret Éducatif Numéro vingt-sept.

Signé : Dolorès Jane Umbridge, le Haut Inspecteur.

Pour une obscure raison, à chaque fois que Hermione apercevait une de ces affiches, elle rayonnait de plaisir.

« Qu’est-ce qui te rend si heureuse ? » Lui demanda Harry.

« Oh, Harry, tu ne comprends donc pas ? » Soupira Hermione. « Si elle pouvait faire quelque chose pour que toute l’école lise absolument ton interview, c’était bien de l’interdire ! »

Et il se révéla que Hermione avait tout à fait raison. Vers la fin de la journée, et bien que Harry n’ait vu à aucun moment un exemplaire du Chicaneur, l’école entière semblait parler de l'interview. Harry entendait des chuchotements le concernant en faisant la queue à l'extérieur des classes, des discussions pendant le déjeuner et à la fin des cours.

Hermione rapporta même avoir entendue deux filles en parler dans les toilettes quand elle y était aller avant son cours de Runes Antiques.

« Alors elles m'ont vu et évidemment elles savaient que je te connais, donc elles m'ont bombardé de questions, » Dit Hermione à Harry, les yeux brillants, « et Harry, je pense qu'elles te croient, je le pense vraiment, tu as finalement réussi à tous les convaincre ! »

En attendant, le professeur Umbridge parcourait toute l'école, arrêtant des étudiants au hasard et exigeant qu'ils montrent leurs livres et leurs poches : Harry savait qu'elle cherchait les copies du Chicaneur, mais les étudiants avaient plusieurs coups d’avance sur elle. Les pages où il était questions de l’interview d’Harry avaient été ensorcelées pour ressembler aux extraits de manuels si quelqu'un d’autre qu’eux-mêmes les lisaient, ou bien paraissaient totalement vierges jusqu’à ce qu’elles soient stimulées magiquement pour être lues de nouveau. Bientôt il fut évident que chaque élève de Poudlard l'avait lu.

Il fut interdit aux enseignants de mentionner l'interview (selon le Décret Éducatif Numéro vingt-six), mais ils trouvèrent des façons d'exprimer leurs sentiments d’une autre façon, ce qui eu finalement le même effet. Le professeur Chourave attribua à Gryffondor vingt points lorsque Harry lui passa un arrosoir ; le professeur Flitwick, rayonnant, lui passa une boîte de souris au sucre à la fin du cours de Charmes, en lui faisant, « Shh ! » Et en s’éloignant rapidement ; le professeur Trelawney éclata même soudainement en sanglots hystériques pendant le cours de Divination et annonça à la classe effrayée qu'Harry n'allait pas mourir prématurément après tout, mais vivrait à un âge très avancé, et deviendrait Ministre de la Magie tout en ayant douze enfants, ce que désapprouva bien sûr Umbridge.

Mais ce qui rendit Harry le plus heureux fut lorsque Cho le rattrapa alors qu’il se dirigeait presque en courant au cours de Transfiguration le jour suivant. Avant qu'il ne comprenne ce qui était en train d’arriver, sa main était dans la sienne et elle murmurait à son oreille, « je suis vraiment, vraiment désolé. Cette interview était si courageuse… Elle m’a fait pleurer. »

Il était désolé d’apprendre qu’il l’avait fait pleurer, mais était néanmoins très heureux de voir qu’ils étaient de nouveau en bons termes et même plus heureux quand elle lui donna un rapide baiser sur la joue et partit en hâte. Et incroyablement, à peine était-il sorti du cours de Transfiguration que quelque chose d’autre de bon lui arrivait : Seamus sortit de la file d'attente pour lui faire face. « Je voulais juste te dire, » a-t-il marmonné, en regardant le genou gauche d'Harry, « je te crois. Et j’ai envoyé une copie de ce magazine à ma mère. »

Si quelque chose avait pû encore augmenter le bonheur d’Harry, c'était la réaction qu'il avait obtenue de Malefoy, Crabbe et Goyle. Il les avait vus discuter ensemble plus tard dans l’après-midi à la bibliothèque ; ils étaient avec un garçon couvert de saletés que Hermione identifia comme étant Théodore Nott. Ils regardèrent autour d’eux et Harry examina le plancher comme s’il avait eu besoin du livre sur la Disparition Partielle : Goyle faisait craquer ses articulations d'un ton menaçant et Malefoy chuchota quelque chose sans aucun doute plein de malveillance à Crabbe. Harry savait parfaitement pourquoi ils agissaient ainsi : il avait désigné leurs pères comme étant des Mangemorts.

« Et la meilleure partie, » chuchota Hermione en jubilant, alors qu’ils quittaient la bibliothèque, « c’est qu’ils ne peuvent pas te contredire, parce qu'ils ne peuvent pas admettre avoir lu l'article ! »