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‘ Sais pas, ' dit Ron, ' il y avait d’autres priorités. '
' Bien, là tu es la priorité, ‘ dit elle, lui tendant son planning, ' si tu suis exactement ce que tu dois faire.'
Ron le parcouru sombrement, mais son visage s’éclaircit.
'Tu m'as laissé une soirée de libre chaque semaine !'
' C’est pour les entraînements de Quidditch, ' dit Hermione.
Le sourire s'effaca du visage de Ron.
' A quoi bon ?' dit il faiblement. ' Nous avons autant chance de gagner la coupe de Quidditch cette année que mon papa en a de devenir Ministre de la Magie.'
Hermione ne dit rien ; elle regardait Harry, qui fixait des yeux le mur blanc opposé de la Salle Commune tandis que Pattenrond jouait avec ses pattes, essayant d'atteindre ses oreilles rayées.
' Qu’est ce qui ne va pas, Harry ?'
' Quoi ?' dit il rapidement. ' Rien.'
Il saisit son exemplaire de Théorie de Magie Défensive et feignit de lire quelque chose dans l'index. Pattenrond renonçait comme pour un mauvais travail et s’en alla furtivement loin sous la chaise de Hermione.
' J’ai vu Cho tout à l’heure, ' dit Hermione à titre d'essai. ' Elle avait l’air vraiment malheureuse, elle aussi ... Vous vous êtes encore disputés tous les deux ?'
' Qu - oh, ouais, encore une fois , ' dit Harry, saisissant sur l’excuse avec reconnaissance.
‘ A quel sujet ? ‘
‘ Cette amie qui leurs moucharde, Marietta, 'dit Harry.
' Ouais, bien, je ne te contredit pas !' dit Ron avec colère, posant son planning. ' Si elle n’avait pas été là ... '
Ron pesta alors au sujet de Marietta Edgecombe, ce que Harry trouva fort appréciable; tout ce qu'il avait à faire était de sembler être fâché, acquiescer de la tête et dire 'ouais 'et ‘ voila ' toutes les fois où Ron reprenait son souffle, laissant son esprit libre de penser, toujours plus malheureux, à ce qu'il avait vu dans le Pensive.
Il sentait comme si la mémoire celle ci le mangeait de l'intérieur. Il avait été si sûr que ses parents étaient des personnes merveilleuses, qu'il n'avait jamais eu la moindre difficulté à ignorer les calomnies que Rogue diffamait sur le caractère de son père. Des gens comme Hagrid et Sirius n’avaient-ils pas dit à Harry comme son père était merveilleux ? ( Ouais, bien, regarde comme Sirius lui ressemble, dit une voix harcelante à l'intérieur de la tête de Harry... il était aussi perturbateur , non ? ). Oui, il avait était informé, par le passé, par le Professeur McGonagall que son père et Sirius avaient été des agitateurs à l'école, mais elle les avait décrits comme précurseurs des jumeaux Weasley, et Harry ne pouvait imaginer Fred et George pendant quelqu'un à l'envers pour s’amuser ... pas à moins qu'ils le détestaient vraiment... peut-être Malefoy ou quelqu'un qui l'aurait vraiment mérité.
Harry essaya de trouver une raison à ce que Rogue mérite ce qu'il a souffert aux mains de James : mais Lily n’avait-elle pas demandé, ‘Qu’est ce qu’il t’as fais ?'. Et James n’avait-il pas répondu, ' c’est plus le fait qu'il existe, si tu vois ce que veux dire.' James n'avait-il pas commencé toute simplement parce que Sirius avait dit qu'il s'ennuyait ?
Harry se rappela que Lupin avait dit en revenant place Grimmauld que Dumbledore l’avait fait préfet dans l'espoir qu'il pourrait exercer un certain contrôle sur James et Sirius... mais dans le Pensive, il s'était assis là et avait laissé tout se produire...
Harry se rappela à nouveau que Lily était intervenu ; sa mère était honorable.
Cependant, le souvenir du regard qu’elle portait quand elle avait crié après James, le dérangea autant que toute autre chose ; James l’avait clairement répugné, et Harry ne pouvait tout simplement pas comprendre comment ils avaient pu finir par se marier.
Une ou deux fois, il se demanda même si James ne l'avait pas forcé...
Pendant presque cinq années, la pensée de son père avait été une source de réconfort, d’inspiration. A chaque fois qu’une personne lui avait dit qu'il était comme James, il avait brillé de fierté à l'intérieur. Et maintenant... maintenant il se sentait froid et malheureux à sa simple pensée.
Le temps était devenu plus venteux, plus lumineux et chaud au fur et à mesure que les vacances de Pâques passaient, mais Harry, avec le reste des cinquièmes années et les septièmes années, étaient emprisonnés à l'intérieur à réviser et à déambuler partout dans la bibliothèque. Harry prétendait que sa mauvaise humeur n’avait aucune autre cause mais les examens approchant, et ses camarade de Gryffondor étant tous malades d’étudier, son excuse marcha sans conteste.
'Harry, je te parle, tu m'entends ?'
'Hum ?'
Il regarda tout autour. Ginny Weasley, qui paraissait avoir combattu le vent, l'avait joint à la table de bibliothèque où seul, il s'était assis. Il était tard en ce dimanche soir : Hermione était retourner à la tour des Gryffondor, réviser les Ruines Antique, et Ron avait un entraînement de Quidditch.
' Oh, salut, ' dit Harry, tirant ses livres vers lui. ' Comment se fait-il que tu ne sois pas à l’entraînement ?'
'
‘ C’est fini, ' dit Ginny. ' Ron a dû accompagner Jack Sloper à l’infirmerie.'
' Pourquoi ?'
' Bien, nous ne sommes pas sûrs, mais nous pensons qu ' il s'est assommé avec sa propre batte.' Elle soupira longuement. ' Bref... un paquet vient juste d’arriver, il a été contrôlé en vue du nouveau procédé de surveillance d'Umbridge.'
Elle posa une boîte enveloppée en papier brun sur la table; elle avait été clairement ouverte et négligemment re-enveloppée. Il y avait une note griffonnée sur l’emballage en encre rouge qui disait : Inspecté et accepté par le haut enquêteur de Poudlard.
' C'est des oeufs de Pâques de Maman ,' dit Ginny. ‘ Il y a un pour toi ... Tiens.'
Elle lui remit un superbe oeuf en chocolat décoré de petites souris glacées et, contenant un sac de Fizwizbizs ( note :Sorbets de toutes les saveurs ) de la couleur de l’emballage.
Harry le regarda pendant un moment, puis, à son horreur, sentit sa gorge se serrer.
' Tout va bien, Harry?' demanda Ginny tranquillement.
' Ouais, je vais très bien, ' dit Harry d’un ton bourru. Sa gorge était douloureuse. Il ne comprenait pas pourquoi un oeuf de Pâques lui faisait cette sensation.
' Tu sembles vraiment déprimé, ' persista Ginny. ' Tu sais, je suis sûr que si tu parlais à Cho... '
' Ce n'est pas à Cho que je veux parler , ' dit Harry brusquement.
'A qui, alors ?' demanda Ginny, l'observant étroitement.
' Je ... '
Il jeta un coup d'oeil autour pour s’assurer que personne écoutait. Madame Pince était à plusieurs étagères au loin, tamponnant une pile des livres pour Hannah Abbott qui paraissait hystérique.
' Je voudrais parler à Sirius,’ murmura il. ' Mais je sais que je ne peux pas.'
Ginny continua à l'observer pensivement. Plus pour se donner quelque chose à faire que parce qu'il le voulait vraiment, Harry déballa son oeuf de Pâques, cassa un grand morceau et le mit dans sa bouche.
' Bien, 'dit Ginny lentement, se prenant un peu d'oeuf, elle aussi, 'si tu veux vraiment parler à Sirius, j’espère que nous trouverons une manière de le faire.'
' Tu rigoles ? ' dit Harry faiblement. ' Avec Umbridge qui maintient l'ordre et qui lit tout notre courrier ?'
‘ La chose que j’ai appris en grandissant aux cotés de Fred et George, ' dit Ginny pensivement, ' est que n’importe quelle pensée est réalisable si tu as assez d'audace.’