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' Je monte là haut pour en toucher quelques mots à Rogue ! ' dit Sirius avec force, en se levant, mais Lupin le tira à nouveau en arrière.
' Si quelqu’un va aller en toucher quelques mots à Rogue, ce sera moi !' dit il avec fermeté. ' Mais Harry, avant tout, tu dois aller voir Rogue et lui dire qu’en aucun cas, il ne doit cesser de te donner des leçons — quand Dumbledore entendra - '
' Je ne peux pas lui dire cela, il me tuerait !' dit Harry révolté. ' Tu ne l'as pas vu quand nous sommes sortis de la Pensive.'
'Harry, il n’y rien de plus important pour toi que tes leçons d’Occlumencie !' dit Lupin sévèrement. ' Tu me comprends ? Rien !'
' Ok Ok, ' dit Harry, totalement troublé, pour ne pas dire énervé. ' Je ... J'essayerai de lui en parler ... mais il ne sera pas - '
Il se tut. Il pouvait entendre des bruits de pas éloignés.
'C’est Kreacher qui descend ?'
' Non, ' dit Sirius, jetant un coup d'oeil derrière lui. ' Ca doit être quelqu'un de ton côté.'
Le coeur de Harry s’accéléra.
'je f’rais mieux de y aller !' dit-il précipitamment et retira sa tête du feu de Grimmauld Place.
Pendant un moment sa tête sembla tourner sur ses épaules, puis il se retrouva à genoux devant le feu du bureau d'Umbridge, observant les flammes vertes vacillantes et mourantes.
' Plus vite, plus vite !' murmurait une voix asthmatique à l’extérieur du bureau. ' Ah, elle l'a laissé ouverte — '
Harry se plongea sous sa cape d'invisibilité et était juste parvenu à la tirer au-dessus de lui quand Rusard apparut dans le bureau. Il semblait ravi et se parlait fébrilement, alors qu'il traversait la salle, il ouvrit un tiroir du bureau d'Umbridge et commença à en sortir des papiers.
'Autorisation de fouetter... Autorisation de fouetter... Je peux enfin le faire... ils l’ont vu venir pendant des années... '
Il retira ensuite un parchemin, l’embrassa, puis sortit rapidement du bureau en traînant les pieds, le tenant fermement sur sa poitrine.
Harry se releva et, s'assurant qu’il avait son sac et que sa cape d'invisibilité le couvrait complètement, il tourna violemment la poignée de la porte et sortit à toute vitesse du bureau après Rusard, qui boitillait aussi rapidement que Harry ne l'avait jamais vu faire.
Se trouvant maintenant à bonne distance du bureau d’Umbridge, Harry pensa qu’il n’était plus dangereux de redevenir visible. Il retira sa cape, l’enfonça dans son sac et se dépêcha d’avança. Il y avait de l’agitation et un brouhaha persistant dans le Hall d’Entrée. Il descendit en courant l'escalier de marbre et vit ce qui rassemblait la majeure partie de l’école ici.
C’était comme la nuit où Trelawney avait été viré. Les élèves se tenaient tous autour des murs formant un grand cercle ( Harry remarqua que certains d'entre eux étaient couverts d’une substance qui ressemblait aux Pustulesdesèves (Stinksap)); des professeurs et des fantômes faisaient également parti de la foule. En avant parmi les spectateurs, on pouvait voir les membres de l’Equipe d'Enquête, qui paraissaient tous exceptionnellement satisfaits d’eux-mêmes, et Peeves, qui dansait au-dessus, regardant fixement vers Fred et George en bas, qui se tenaient au milieu de la foule avec le regard très perceptible de deux personnes qui viennent juste d’être coincés.
' Ainsi !' dit Umbridge triomphalement. Harry réalisa qu'elle se tenait quelques marches devant lui, une fois de plus regardant vers le bas sur sa proie. ' Ainsi - tu penses amusant de transformer un couloir d'école en marais, c’est ça ?'
' Assez amusant, ouais, ' dit Fred, regardant vers elle sans le moindre signe de crainte.
Rusard se fraya un chemin jusqu’à Umbridge, pleurant presque de bonheur.
' J'ai les formulaires, directrice, ' dit-il d'une voix rauque, agitant de la main le parchemin qu’Harry venait de le voir prendre de son bureau. ' J'ai la formulaires et j'ai les fouets qui attendent ... oh, laissez moi le faire maintenant ... '
' Très bien, Argus,' dit elle. ' Vous deux ,' continua-elle, regardant fixement Fred et George, ' êtes sur le point d'apprendre ce qui arrive aux voyous dans mon école.'
' Vous savez quoi ?' dit Fred. ' Je ne pense pas. '
Il se tourna vers son jumeau.
'George, ' dit Fred, ' Je pense que nous sommes devenus trop grand pour l'éducation à temps plein.'
' Ouais, je pensais la même chose, ' dit George légèrement.
‘ Il est temps d’exercer nos talents dans le vrai monde, tu ne crois pas ?' demanda Fred.
' Certainement, 'a dit George.
Et avant qu'Umbridge n’ait pu dire un mot, ils sortirent leur baguette et dirent ensemble :
'Accio Balai! '
Harry entendit un fracas quelque part au loin. Regardant à sa gauche, il se pencha juste à temps. Les balais de Fred et George, un traînant la lourde chaîne et la cheville de fer avec lesquelles Umbridge les avait attachées au mur, dévalaient le couloir vers leurs propriétaires ; ils tournèrent à gauche, passèrent comme un éclair en bas des escaliers et s’arrêtèrent brusquement devant les jumeaux, le cliquetis des chaînes sonnant bruyamment sur le sol en pierre.
' On ne vous dit pas ‘‘A bientôt’’ ’ dit Fred au Professeur Umbridge, balançant sa jambe au-dessus de son balai.
' Ouais, on ne va pas vous ennuyer plus longtemps, ' dit George, montant le sien.
Fred regarda autour les élèves rassemblés, la foule silencieuse et attentive.
' Si quelqu’un voulait acheter un Marais Portatif, comme vous pouvez le voir en haut, qu’il vienne quatre-vingt-treize, Chemin de Traverse Weasleys’ Wizarding Wheezes,’dit-il d’une voix forte. ' Notre nouveau local !'
' Remises spéciales aux étudiants de Poudlard qui jurent qu’ils vont employer nos produits pour se débarrasser de cette vieille folle, ' ajouta George , se dirigeant vers le professeur Umbridge.
'ARRÊTEZ LES !' cria Umbridge, mais c’était trop tard. Comme l’Equipe d’Enquête s'approchait, Fred et George donnèrent un coup de pied sur le sol, montant de cinq mètres, la cheville de fer balançant dangereusement en dessous. Fred regarda à travers le hall Peeves l’esprit frappeur danser à leur niveau au-dessus de la foule
' Fais-lui l’enfer pour nous, Peeves.'
Et Peeves, qui selon les souvenirs de Harry, n'avait jamais reçu un ordre d'un élève, enleva son chapeau de sa tête et le leva pour les saluer, comme Fred et George tournoyaient dans le ciel au dessus des tumultueux applaudissements des élèves et accéléraient hors des portes ouvertes dans le magnifique coucher du soleil.
Chapitre 30 : Grawp
Le récit du vol de Fred et Georges vers la liberté revint si souvent dans les conversations des jours qui suivirent que Harry pouvait dire qu’il était entré dans la légende de l’école : au bout d’une semaine, même ceux qui avaient été des témoins oculaires étaient à moitiés convaincus d’avoir vu les jumeaux lancer des Bombabouses à Umbridge depuis leurs balais avant de foncer vers les portes. Dans l’immédiat, il y eut une grande vague de discussions qui parlaient de les imiter. Harry entendit fréquemment des élèves qui disaient « Honnêtement, parfois j’ai envie d’enfourcher mon balais et de partir d’ici » ou « Encore un cours de ce style et je vais imiter les Weasley ! ».
Fred et Georges s’étaient assurés que personne ne les oublierai de sitôt. Pour commencer, ils n’avaient pas laissé d’instructions pour nettoyer le marais qui occupait dorénavant le couloir du cinquième étage de l’aile est. Umbridge et Rusard avaient été aperçus tentant différentes techniques, mais sans succès. En fin de compte, l’accès y fut interdit et Rusard, en grinçant furieusement des dents, avait reçu la mission de faire traverser les élèves dans un bateau avec une perche pour qu’ils se rendent à leurs salles de classe. Harry était certains que des professeurs tels que McGonagall ou Flitwick auraient pu faire disparaître le marécage ; mais, de même qu’avec les feux d’artifices de Fred et Georges, ils semblaient préférer regarder Umbridge se démener.
Ensuite, il y avait les deux trous en forme de balais dans la porte du bureau d’Umbridge, aux endroits où les Brossdur de Fred et Georges l’avaient traversée pour rejoindre leurs propriétaires. Rusard installa une nouvelle porte et transféra l’éclair de feu de Harry dans le donjon où, disait la rumeur, Umbridge avait posté un troll armé pour monter la garde.
Mais ses ennuis ne faisaient que commencer.
Inspirés par l’exemple de Fred et Georges, bon nombre d’élèves étaient à présent en compétition pour le poste désormais vacant d’agitateur-en-chef. Malgré la nouvelle porte, quelqu’un avait réussi à introduire un niffleur au museau poilu dans le bureau d’Umbridge, qui mit promptement la pièce sans dessus dessous dans sa recherche d’objets brillants, bondit sur Umbridge lorsqu’elle entra et tenta de ronger les bagues de ses doigts boudinés.
Des Bombabouses et des boules puantes étaient si fréquemment lancées dans les couloirs qu’une mode naquit parmi les élèves de pratiquer un sortilège de Têtenbulle sur eux mêmes avant de quitter les cours, qui leur apportait une bouffée d’air frais, même s’ils donnaient l’impression de porter des bocaux à poissons rouges à l’envers sur la tête.
Rusard arpentait les couloirs avec une cravache prête dans les mains, désespérant de coincer les mécréants, mais ils étaient si nombreux qu’il ne savait pas de quel côté se tourner. L’escouade inquisitoriale tentait de l’aider, mais de curieux maléfices continuaient à frapper ses membres. Warrington de l’équipe de quiddich de Serpentard arriva à l’infirmerie avec une horrible maladie de la peau qui donnait l’impression qu’on l’avait enduit de cornfakes ; Pansy Parkinson, au grand bonheur d’Hermione, rata tous les cours de la journée suivante, parce qu’il lui poussait des bois sur la tête.
En attendant, on commençait à se rendre compte du nombre de Pastilles d’Esquive que Fred et Georges avaient réussi à vendre avant de quitter Poudlard. Umbridge n’avait qu’à franchir le seuil de sa classe pour que les élèves assemblés à l’intérieur s’évanouissent, vomissent, présentent de dangereuses fièvres, ou encore saignent des deux narines. Poussant des cris aigus de rage et de frustration, elle tentait de tracer les mystérieux symptômes jusqu’à leur source, mais les élèves lui répétaient obstinément qu’ils souffraient d’ ‘Umbrigeopathie’. Après avoir mis quatre classe différentes en retenue sans pour autant percer leur secret, elle fut forcée d’abandonner et de laisser les élèves saignants, défaillants, vomissant, et fiévreux quitter sa classe en troupeaux.