149853.fb2
Certaines traditions nous expliquent avec force détails de nombreuses manières de se toucher, de pratiquer l’acupression, le Do-In ou encore le shiatsu.
On parle régulièrement de concentration ou de dispersion d’un point névralgique, ou encore de simple massage.
Comment faire le tri? Comment savoir si le point qui me fait mal doit être dispersé ou vitalisé?
Un exemple vient à point: la technique du shiatsu. Voici de quoi nous rafraîchir la mémoire en ce qui le concerne:
Le Shiatsu est une technique de toucher d'origine japonaise (shi signifie doigts et atsu pression) où l’on exerce avec les pouces, les doigts et les paumes des mains des pressions sur la peau humaine pour corriger des troubles intérieurs, pour favoriser ou garder la santé et pour soigner des problèmes spécifiques.
Le nom shiatsu est apparu au début du XXe siècle. À la fin du XIXe siècle, au Japon, avait été créé un diplôme d’Etat pour pratiquer l’anmma, massage traditionnel japonais. Le nom shiatsu a été à l’origine inventé pour pratiquer l’anmma sans le diplôme d’Etat par Tokujiro Namikoshi, et son fils Toru Namikoshi a ouvert une école de shiatsu qui a obtenu la licence officielle du ministère de la Santé au Japon en 1947.
Le shiatsu, devenu populaire, le nom anmma est dès lors au Japon pratiquement réservé aux techniques spécifiques de maîtres ou de thérapeutes ainsi qu’à certains types de modelages en institut de beauté.
Le Shiatsu est une des 8 approches alternatives désignées, dans la résolution A4-0075/97 du Parlement Européen votée le 29 mai 1997, en tant que «médecine non conventionnelle digne d’intérêt».
Cette résolution a amené la reconnaissance de l'ostéopathie, de la chiropraxie et de l'homéopathie dans certains pays d'Europe.
Il y a plusieurs écoles de shiatsu au Japon. Mais trois courants majeurs au début du XXIe siècle demeurent:
Le Shiatsu Namikoshi, encore répandu au Japon,
Le Shiatsu Masunaga, plus connu en Europe (au moins de réputation) qu’au Japon. Masunaga, philosophe, fut un élève de Namikoshi. Il estima qu'en apportant la théorie de la médecine traditionnelle chinoise au shiatsu, on gagnerait en efficacité dans le soin. Ce shiatsu-là fut le plus diffusé en Europe au cours des années 1970. Le Iokaï shiatsu est probablement le plus complet dans ce type de pratique.
Le Shiatsu Myo-Énergétique développé en Europe, aux États-Unis et au Japon sous l’égide d’un maître, Dr. Taichi Sorimachi, et de quatre disciples installés sur quatre continents, Hiroshi Iwaoka étant le porteur de la myo-énergétique en Europe.
Chacun des trois shiatsu comporte des points communs, des complémentarités, et il est certain que c’est en définitive la qualité professionnelle (technique et éthique) du/de la praticien/ne qui fait un bon shiatsu.
Tokujiro Namikoshi crée le shiatsu, son fils Toru a appris la chiropraxie aux États-Unis. Si bien que, dans le shiatsu, s’établit dès lors une relation entre la colonne vertébrale et les viscères. Ce type de shiatsu est accessible avec une relative aisance car il se passe aisément de références à la Chine et à sa médecine, et se concentre sur la technique du soin. Il est le shiatsu des origines, avant tout une technique de toucher.
L’esprit européen étant assez étranger aux modes d’approches culturels de l’Asie du Sud-Est, il est plus difficile et relativement long d’apprendre le shiatsu Masunaga. Masunaga, philosophe, après avoir étudié à l’école Namikoshi, a rapporté à la pratique du shiatsu la théorie de la médecine chinoise, faisant ainsi du shiatsu une médecine qui inclut la théorie du yin et du yang et celle des Cinq Éléments, notions complexes qui présupposent des acquis culturels larges en amont des apprentissages spécifiques du shiatsu.
Ce shiatsu utilise le système de méridiens de la médecine traditionnelle chinoise en acupuncture, il est la version japonaise du An Mo, le massage chinois. Après plusieurs années d'enseignement reçu, le temps d'apprendre la médecine traditionnelle chinoise, et de pratique, le temps de se familiariser avec les tableaux pathologiques, il est une excellente avant-médecine. Le travail du praticien consiste en un rééquilibrage "énergétique" le long de méridiens référés aux organes et aux viscères dans lesquels circule l’énergie vitale (ki).
Shiatsu de médecins et d’acupuncteurs, le shiatsu myo-énergétique retourne à la source avec: les origines chinoises de la médecine, tout particulièrement en empruntant au corpus médical chinois les méridiens tendino-musculaires.
Le sôtaï du Dr. Hashimoto, qui comprend un travail sur l’équilibre postural,
Les influences réciproques entre dysfonctionnement d’organe et système neuro-végétatif.
L'innovation majeure se crée dans la correspondance établie entre médecine énergétique et médecine mécaniste.
Ainsi la myo-énergétique estime-t-elle que la cause première du déséquilibre de la santé de l'individu dépasse le déséquilibre organique ou viscéral, et réside dans le déséquilibre postural. Le travail du praticien consiste en une préservation et un renforcement des équilibres posturaux, laissant au récepteur le soin de prendre progressivement conscience de ses propres déséquilibres à mesure que les équilibres déjà là sont préservés et/ou consolidés et, ce, par un shiatsu sur les méridiens tendino-musculaires.
Pour en revenir à l’objet de cet ouvrage, attardons-nous sur deux formes essentielles de massage des points.
Il y a deux types de pressions: la pression circulaire douce, qui consiste à appuyer fermement sur le point considéré sans jamais le déplacer du point tout en massant doucement dans le sens des aiguilles d'une montre (environ un mouvement circulaire par seconde) pendant le temps et à la fréquence indiqués à chaque fois.
Ce geste de massage tonifie le point d'énergie et, par la même occasion, rend la circulation de l'énergie plus fluide au niveau du méridien qui traverse ce point et qui ira ensuite irriguer les organes profonds.
La pression circulaire forte se fait, dans le même sens, mais le doigt appuyé très fortement sur le point tout en massant d'un mouvement circulaire rapide.
Ce geste de massage disperse l'énergie stagnante au niveau d'un point d'acupuncture, notamment dans les cas de douleur, d'inflammation.
Attention: en cas d’inflammation de la zone où se situe le point à travailler, il peut être très délicat, voire déconseillé de masser. Une approche douce et une palpation légère sont souvent indiquées pour ce type de situation.
Sur base de quels critères faudra-t-il disperser ou tonifier?
La règle d’or: disperser ce qui est accumulé, tonifier ce qui manque.