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La vie reprenait doucement au 36, quai des Orfèvres.
Il était désormais 7 h 30 du matin, les lève-tôt arrivaient, les bureaux se remplissaient au compte-gouttes. Sharko enchaînait les cafés forts, il n'était même pas rentré chez lui pour se reposer. Il préférait fonctionner à l'adrénaline, ça lui évitait de ruminer et de se retourner dans son lit sans trouver le sommeil. De toute façon, comment réussir à dormir dans son appartement à présent, sachant qu'un malade de la pire espèce y avait fourré les pieds ? Il faudrait changer la serrure de la porte d'entrée, installer un système d'alarme, se protéger au mieux. Et puis, il y aurait Lucie à gérer. Ça en devenait insupportable.
Côté Scheffer, des hommes fouillaient sa grande propriété, un biologiste allait arriver et se pencher sur les animaux curieux des aquariums.
Bellanger vint cueillir Sharko au bureau.
- Je file à l'hôpital Saint-Louis, dans le 10e. C'est là-bas que bosse Scheffer, en tant que responsable du service de médecine nucléaire. C'est aussi là-bas qu'on l'a vu pour la dernière fois. Tu m'accompagnes ? J'ai du lourd à te raconter dans la voiture.
Sharko enfila mollement son blouson, l'énergie était difficile à trouver. Les deux hommes s'engouffrèrent dans une voiture de fonction et s'engagèrent sur le boulevard du Palais.
- Pour commencer, les équipes ont trouvé un coffre-fort incrusté dans le mur, dans l'une des pièces de la maison de Scheffer. Devine quelle en était la combinaison...
- 654 gauche, 323 droite, 145 gauche ?
- Exactement. La combinaison inscrite sur le Post-it planqué dans "Le Figaro" de Duprès. À l'intérieur, il restait un classeur rempli d'articles de presse sur l'hypothermie. On vient d'apprendre que Scheffer est abonné depuis des années à un service relativement onéreux, L'Argus, qui détecte pour lui tout ce qui touche au terme « hypothermie » dans la presse : progrès de la médecine, opérations chirurgicales par le froid, accidents par noyade, métabolisme des animaux... Il voulait se tenir au courant de tout ce qui se passait autour du froid. Là-dedans, il a notamment mis de côté au fil des années quatre faits divers, qui correspondaient aux morbides activités de Philippe Agonla.
- Les mêmes que ceux rassemblés par Christophe Gamblin...
- Exactement. Sur l'un de ces articles, Scheffer a noté « Animation suspendue ? Qui est l'homme qui pousse les femmes dans les lacs ? ».
Sharko réfléchit.
- Grâce à son attrait pour l'hypothermie et au travail de L'Argus, il a détecté les activités d'Agonla au début des années 2000. Et en temps réel.
- Oui, mais probablement sans jamais mettre la main sur le tueur en série. Imagine Valérie Duprès, qui fouille dans ce coffre alors que Scheffer est absent. Elle tombe sur ces articles intrigants. Pourquoi Scheffer s'y intéresse-t-il ? Elle décide alors de confier cette enquête parallèle à Christophe Gamblin. C'est ainsi que commence le travail dans les archives de "La Grande Tribune".
Sharko acquiesça.
- Ça se tient. Ensuite, Dassonville le torture, le force à lui raconter où il en est dans son enquête. Gamblin lui parle alors de Philippe Agonla. Nom qu'il tentera de noter dans la glace.
Bellanger marqua un silence.
- La femme de ménage venait s'occuper de la maison de Scheffer trois fois par semaine. Selon elle, son patron était un homme à femmes, il enchaînait les conquêtes.
- Fric et sexe font toujours bon ménage.
- C'est sûr. Accroche-toi : Valérie Duprès a été la dernière en date. L'employée affirme que notre journaliste a eu une aventure avec Scheffer pendant plus d'un mois, entre octobre et novembre dernier. Elle passait la plupart de ses nuits et de ses journées là-bas. La femme de ménage, tout comme Scheffer, la connaissait sous l'identité de... Je te le donne en mille...
- Véronique Darcin.
- Exactement. Ainsi, Scheffer n'a jamais pu savoir à qui il avait véritablement affaire, au cas où il lui aurait pris l'envie de fouiller le passé de son amante. L'employée ne connaît pas les détails de leur rupture, mais elle n'a plus jamais aperçu Duprès chez Scheffer aux alentours de fin novembre. Elle assure que, à cette période, son patron paraissait très préoccupé. Elle a évidemment mis cela sur le compte de la séparation, mais toi comme moi, on sait à présent que c'était probablement dû au message dans "Le Figaro", paru le 17 novembre.
- Il le lit tous les jours ?
- Il y est abonné, il le reçoit très tôt tous les matins et le lit de A à Z, méticuleusement. Une petite manie qu'a probablement remarquée Duprès en vivant à ses côtés. Et qu'elle a exploitée à la perfection.
Sharko y voyait à présent plus clair.
- Les pièces du puzzle s'assemblent progressivement. Valérie Duprès revient d'Albuquerque avec un nom en tête : Léo Scheffer, odieux personnage qui a réalisé des expériences sur des cobayes humains, et qui quitte brusquement les États-Unis en 1987. Notre journaliste d'investigation le retrouve, elle veut aller au bout de son enquête et est prête à tout pour sortir un livre qui fera mal.
- Y compris à coucher avec un type qui doit la répugner.
- Ou au contraire, qui la fascine. Dans tous les cas, elle va pénétrer la vie de Scheffer. Entrer dans sa maison, fouiller ses papiers, obtenir des confidences sur l'oreiller. Pas évident, car si Scheffer cache un sombre passé, il a dû soigneusement tout cloisonner et ne doit pas être bavard. Alors, elle lui tend un piège : elle passe son annonce dévastatrice dans "Le Figaro", qui accuse directement Scheffer par codes interposés et réveille les vieux souvenirs. Elle n'a plus qu'à observer la réaction de son amant le matin du 17 novembre, alors qu'ils déjeunent peut-être tous les deux. Tracer ses appels, voir s'il ouvre un coffre-fort qu'elle a sans doute déjà repéré depuis longtemps. D'une manière ou d'une autre, elle parvient à récupérer la combinaison. Et accède à ce fameux classeur.
- Et c'est probablement à la suite de cet épisode qu'elle arrive sur la piste des enfants. Le coffre contenait sûrement d'autres papiers que ceux sur l'hypothermie. Ils indiquaient peut-être des lieux, des adresses, des contacts.
Ils restèrent chacun plongés dans leurs pensées. Sharko songeait à Valérie Duprès, qui s'était jetée dans la gueule du loup. Il imaginait son excitation, sa peur, son dégoût, face à Scheffer, auteur de sombres expérimentations au Nouveau-Mexique, héritier des ténèbres de son père. Cela expliquait aussi les fouilles dans l'appartement de la journaliste : Scheffer ou Dassonville étaient venus chercher, peut-être, les copies ou les photos des papiers du coffre-fort.
Au bout d'un quart d'heure, Bellanger se gara près du canal Saint-Martin, aux berges toutes blanches. Les vieux murs de l'hôpital se dressaient en arrière-plan, sous un ciel encore encombré de nuages. Sharko regarda sa montre.
- Lucie arrive à Orly à 13 h 04. J'irai la chercher et lui donnerai des explications concernant l'affaire Gloria Nowick. Je ne pourrai pas y couper, elle finirait par le savoir, tôt ou tard.
- Très bien.
- Tu penses qu'on pourra avoir une surveillance au bas de mon immeuble ? J'ai peur que... qu'il se passe bientôt quelque chose.
- Faudra voir avec Basquez. Mais vu le nombre de personnes en congé, ça ne va pas être simple.
Ils passèrent sous l'arche, traversèrent une cour carrée et se dirigèrent vers le service de médecine nucléaire. Après avoir montré leur carte de police à l'accueil, les deux flics furent rapidement reçus par Yvonne Penning, la chef de service adjointe. Une grande femme aux traits sévères, d'une cinquantaine d'années, plantée dans sa blouse aussi froidement qu'un piquet de parasol dans le sable. Bellanger fit les présentations et expliqua qu'ils cherchaient Scheffer. Yvonne Penning s'installa dans son fauteuil en cuir, les bras croisés, se balançant légèrement de droite à gauche. Elle les invita à s'asseoir.
- La dernière fois que je l'ai vu, c'était hier, vers 18 heures. Il est parti précipitamment, sans donner de raison particulière. Il prend normalement son service ce matin à 8 heures, il n'est jamais en retard. Il ne devrait plus tarder.
- Ça m'étonnerait qu'il revienne, répliqua Bellanger. Sa maison est vide. Monsieur Scheffer semble avoir disparu de la circulation en emportant le strict nécessaire avec lui.
Penning accusa le coup, le mouvement de balancier sur son siège s'arrêta net. Le jeune capitaine de police sortit une photo de Valérie Duprès de sa poche et la lui tendit.
- Vous connaissez cette femme ?
- Le professeur est déjà venu avec elle à l'hôpital, ils sont allés visiter les différentes unités. Je les voyais souvent déjeuner ensemble également, au restaurant situé à une centaine de mètres d'ici. Mais ça doit remonter au mois dernier. Oui, c'est ça.
- Il amenait ses conquêtes ici ?
- La vie privée du professeur ne me concerne pas, mais à ma connaissance, elle était la première qui mettait les pieds dans l'hôpital.
Sharko visualisait parfaitement le manège de Duprès. Elle cherchait de l'information partout où elle le pouvait. Bellanger présenta une autre photo. Sur le papier glacé, l'un des gamins étalé sur une table d'opération.
- Et ça, ça vous parle ?
Elle secoua la tête en grimaçant.
- Absolument pas. En quoi cela concerne-t-il le professeur Scheffer ?
- Quelle est sa fonction précise dans cet hôpital ? Est-ce que le professeur pratique des opérations chirurgicales ?
Un temps de silence. Yvonne Penning ne sembla pas apprécier qu'on élude ses questions, mais elle finit par répondre.
- Ses différentes activités lui prennent beaucoup de temps, mais il continue à faire des diagnostics et à suivre des patients. Non, il ne pratique pas la chirurgie. Personne n'opère, d'ailleurs, dans notre service. Ici, on dresse des états des lieux, on étudie le bon ou le mauvais fonctionnement de tous les systèmes du corps humain grâce à des scintigraphies ou à de la radiothérapie métabolique. Pour faire simple, on administre des traceurs biologiques au patient, et on regarde le comportement des organes ou des glandes visées en suivant ces traceurs. Le professeur Scheffer est le grand spécialiste de la thyroïde et des cancers thyroïdiens. Sa renommée dépasse nos frontières.
- Depuis quand travaille-t-il ici ?
- Oh, ça doit bien faire vingt ans. Il vient des États-Unis. Son père était un grand chercheur, qui a beaucoup contribué au développement de la médecine nucléaire à travers le monde.
- Une idée sur sa raison de quitter les États-Unis pour venir travailler en France ?
- Même s'ils vivaient en Amérique, ses parents étaient français. La France est son pays et celui où a vécu Marie Curie, à qui il voue, aujourd'hui encore, une admiration sans limites. Il s'agit là d'un retour aux origines, sans doute. Je ne peux pas vous en dire davantage, malheureusement.
Sharko se pencha un peu vers l'avant, les mains groupées entre ses jambes. Il ressentait des douleurs dans la nuque, dans les épaules, dues certainement au manque de repos et à la tension nerveuse accumulée.
- Peut-on jeter un œil à son bureau ?
Elle les invita à la suivre. La porte était fermée, mais elle avait un double des clés. Le bureau était parfaitement rangé, propre, fonctionnel. Les deux policiers fouillèrent rapidement du regard.
- Est-ce que monsieur Scheffer s'occupe d'enfants, dans votre hôpital ? demanda Sharko.
- Les enfants, c'est l'autre grande partie de sa vie. Le professeur Scheffer est le fondateur de la FOT, la Fondation des Oubliés de Tchernobyl, qui a été mise en place en 1998. Il a investi énormément d'argent dans ce projet. Léo Scheffer a hérité d'une fortune de son père, et peut aussi compter sur le soutien de divers investisseurs fortunés.
Les deux flics se regardèrent brièvement. Leur piste se concrétisait.
- Parlez-nous de cette fondation.
- Elle est à vocation humanitaire. Au départ, elle était chargée du plus important programme d'examens des enfants vivant dans les régions contaminées par la radioactivité, proches de Tchernobyl. Le professeur Scheffer a passé beaucoup de temps à Kursk, une ville russe jouxtant la frontière ukrainienne, afin de créer un centre de diagnostic et de traitement des enfants irradiés par le césium 137 encore fortement présent dans l'eau, les fruits et les légumes des territoires contaminés. Pendant cinq ans, des unités mobiles employées par la fondation sont allées sur le terrain, en Ukraine, en Russie et en Biélorussie, afin de faire des mesures et de prendre en charge les enfants les plus touchés par des traitements. Des programmes d'alimentation à base de pectine de pommes ont été développés, car la pectine diminue fortement le taux de césium radioactif dans les organismes. Plus de sept mille enfants sont passés par le centre et ont retrouvé un peu d'espoir.
Elle tourna les yeux vers une photo encadrée, près du portemanteau. Scheffer, souriant, avec une équipe de quatre personnes, dont une femme. Il avait un visage tout en os, fin comme un harpon, avec une petite barbichette grise semblable à une lame.
- C'était l'équipe russe qui œuvrait pour la fondation, fit-elle. Malheureusement, le gouvernement russe a mis des bâtons dans les roues du professeur Scheffer et l'a contraint à abandonner son projet en 2003. Dire que la catastrophe de Tchernobyl continue à faire des ravages n'est pas forcément bien vu. Toujours est-il que la FOT n'est pas morte pour autant. Un an après, elle implantait des centres de diagnostic au Niger, à proximité des villages contaminés par les mines d'uranium d'Areva. Là-bas, on construit des habitations avec des déchets radioactifs, je vous laisse imaginer les dégâts sur le long terme. Ces centres-là existent toujours.
Ses yeux brillaient quand elle parlait de Scheffer. Sur la photo, l'homme n'était pas particulièrement séduisant, mais il dégageait de la prestance.
- La FOT finance aussi, à presque cent pour cent, une association française qui s'appelle Solidarité Tchernobyl. Le but de l'association est d'aller chercher de petits Ukrainiens issus des régions contaminées, de les répartir dans des familles d'accueil françaises pendant quelques semaines, et ensuite de les ramener chez leurs parents.
Là encore, elle désigna des photos. Des gamins d'une dizaine d'années, qui posaient devant des bus, grand sourire aux lèvres.
- La plupart de ces enfants, irradiés par le césium 137 et d'autres éléments radioactifs, ont besoin de traitements. S'ils ne venaient pas en France se régénérer avec de l'air pur, de la nourriture saine ou subir des soins appropriés, ils finiraient par succomber à leurs maladies. Les familles d'accueil sont toutes au courant que recevoir un enfant de Tchernobyl n'est pas une cure de repos, parce qu'il faut se rendre plusieurs fois par semaine à l'hôpital pour des examens et des traitements. Mais ils sont néanmoins volontaires pour donner un peu de bonheur à ces mômes. Leur offrir des cadeaux, les emmener dans des parcs...
Bellanger jetait un œil aux papiers du bureau.
- Et les enfants sont suivis dans votre service de médecine nucléaire, je suppose.
- Par le professeur en personne, oui. Il aime beaucoup les enfants. C'est pour cette raison que je trouve étonnant qu'il nous ait quittés sans rien dire. Depuis vingt ans que je le connais, il n'a jamais manqué un seul de ses rendez-vous avec les gamins.
Bellanger se pencha en avant, le regard fixe.
- Vous voulez dire que des enfants de Tchernobyl sont en France, en ce moment même ?
- Environ quatre-vingts filles et garçons sont arrivés en bus il y a une semaine, directement d'Ukraine, afin de profiter des fêtes de Noël auprès des familles. Ils repartiront dans leur pays à la mi-janvier, les sacs chargés de cadeaux.
D'une main nerveuse, le capitaine de police poussa une nouvelle photo vers la spécialiste. Il laissa son téléphone portable vibrer dans sa poche.
- Nous avons retrouvé ce gamin errant, il y a une semaine justement. Est-ce que vous l'avez déjà vu ici ?
Elle considéra le cliché avec attention : l'enfant d'une dizaine d'années, couché sur son lit d'hôpital.
- Il ne me dit rien. Mais il y en a tellement qui passent chez nous que je ne puis être sûre à cent pour cent.
- Et ce tatouage ? L'avez-vous déjà vu quelque part ?
Elle secoua la tête, s'empara d'une feuille et griffonna.
- Jamais. Concernant cet enfant, allez voir Arnaud Lambroise. Il est le président de l'association qui se trouve à Ivry-sur-Seine. Ils ont des dossiers sur tous les petits pensionnaires. Il pourra sûrement vous renseigner.
Ivry-sur-Seine, la ville touchant Maisons-Alfort.
Là où le môme avait été retrouvé, avec le mot de Valérie Duprès dans sa poche.
Une fois dehors, Bellanger écouta le message sur son répondeur, tandis que Sharko soupirait longuement, dégageant un gros nuage de condensation sous ces températures glaciales. Il pensait à Tchernobyl, à ses découvertes dans la péniche, à ces êtres qui répandaient le mal, chacun à leur façon. Pourquoi ce besoin de faire souffrir, de tuer ? Qu'est-ce qui l'attendrait, lui, bientôt ? Comment tout cela allait-il se terminer ? Alors qu'il marchait, il se sentit pris dans une spirale infernale dont il ne pouvait s'extraire.
Et, dans son sillage, il emmenait irrémédiablement Lucie avec lui.
Sharko se retourna, se rendant compte qu'il avançait seul. Derrière, Bellanger s'était figé avec le téléphone à l'oreille. Son bras tomba alors le long de sa jambe, comme mort. Il fixa Sharko d'un air triste et étonné. Le commissaire fit demi-tour et revint vers lui.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Bellanger mit du temps à lui répondre, de toute évidence sonné.
- Tout à l'heure, je... je viendrai avec toi à l'aéroport pour récupérer Lucie.
Sharko sentit immédiatement ses battements cardiaques accélérer.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Dis, Lucie, elle connaissait Gloria Nowick ?
- Non, je ne lui en ai jamais parlé. Pourquoi ?
- Basquez vient de me laisser un message. Ils ont enfin fini d'analyser la centaine de traces digitales qui étaient dans l'appartement de Gloria Nowick. Sur la table de la cuisine, les meubles, la porte d'entrée. Certaines appartiennent à la victime, la plupart sont d'origine inconnue, mais il y en a des dizaines d'autres qui...
Il avala sa salive avec peine.
- ...qui appartiennent à Lucie.