174340.fb2 Ma cavale au Canada - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 23

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Lètre à Berthy,

Une qui va tomber des nues sur son gros cul, c’sera toi, ma pauv’ femme, quand t’est-ce j’t’aurai annoncé la grande nouvelle : je me casse. Nous deux, c’est fini pour toujours, la Grosse. Jusqu’à ici, on a eu des hauts et des bas, surtout des bas, mais l’un dans l’aut’ ça fonctionnait biscotte nos parties d’jambons qu’avaient leur charme, j’les renille pas. S’l’ment si tu veux qu’j’ te dise, la vie, c’est la vie, ma pauv’ poule.

J’m’ai ram’né du Canada un’ p’tite frangine choucarde en plein, prop’ comme un dollar neuf, av’c le poilu tiré à quat’ épingu’, c’qu’ a son charme, même pour un môssieur peu porté su’ les blablutions comme moi. J’m’étais toujours maginé qu’ c’tait dans les vieux pots qu’on f' sait la meilleure soupe et j'détestais pas d’tremper dans les babasses géantes qu’ont des heures d’viol à leur activité ; d’autant, tu y sais, qu’le braquemard du Seigneur Béru c’est pas du cure-dent pour serin.

Mais la jolie p’tite Louisiana dont d’laquelle je te cause, m’a fait découvrerir l’plaisir du casse-noisette. Av’c c’te frangine, nos rapports textuels, c’est chaque fois l’Pollux dans l’étau. Si è mouillerait pas comme un’ huître, mon braque partirerait en copeaux. N’en plus, cette gosse est, comme dirait l’pouète, un bouquet de printemps. Berthe, faut qu’tu vas me comprend’ : un bouquet d’printemps, j’ai pas l’droit d’marcher dessus, c’s’rait un crime envers la nature.

Alors, j’vas r’faire ma vie av’c c’te chérie qu’elle passe déjà la sienne à ch’val su’ mon zob comme si è préparerait les J.O. du jumpinge. Avant qu’ j’lu montre l’outile, è f' sait la mijorée av’c ma pomme et paraissait plutôt s’en ressentir pour Sana. Et puis j’y ai déballé d’autor ma chopine entr’ quat’zyeux et elle a compris qu’une bitoune d’ce calib’, elle pouvait pas lu passer l’outre, même malgré not’ différence d’âge. Alors, v’là, c’est la cassure, nous deux, ma Grosse. Comme j’t’ l’ai dit plus haut : la vie c’est la vie, on n’y peut rien.

Tu peux conserver l’appart’ment, d’même qu’ not’ livreret d’caisse d’Epargne dont il est à nos deux noms. Pour c’qu’est du compte bancaire, j’l’ai déjà soldé et m’en ferai ouvrir un aut' à moi seul. P’t’être qu’ j’ te devras une pension, le juge dira. Mais, honnêt’ment, j’ voye pas pourquoi tu t’mettrais pas au boulot : ça t’ferait maigrir ; et puis Alfred, le coiffeur, f'ra sûr’ment un geste pour t’aider à viv’, n’serait-ce que payer l’loyer puisqu’y t’tire à la maison. J’sus pour la justice. Dans c’qui consterne la ferme qui m’provient d’mes vieux, et où qu’on réside moi et Louisiana l’est bien nez vidant que c’est ma propriété personnelle propre à moi seul et qu’si tu viendrerais renauder à c’sujet, tu risquerais d’morfler quèques mandales qui t’ donneraient des couleurs.

Allez, tchao ! Surtout, chiale pas, la mère. Dis-toi une fois pour toutes qu’ la vie c’est la vie. J’t’ souhaite une bonne continution avec ton bamboula.

Celui qui signe déjà ton ex :

Alexandre-Benoît B.

Poste-Critérium : R’lativement au partage, j’te propose l’arrangement suvant : je prends en charge la bagnole et toi not’ fils Apollon-Jules, c’qui m’paraît équitab’.