175937.fb2 Tes beau, tu sais ! - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 3

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PITRE TROIS

L’homme aux cheveux immaculés m’emboîte la rifouille à son tour. Si bien qu’on se marre, face à face, connue deux bossus qui auraient décidé de se déguiser en chameau.

— J’aime que vous soyez à la hauteur des circonstances, déclare mon « client » ; tant d’autres flics, à votre place, tireraient leur nez devant une situation aussi saugrenue.

— Je peux vous retourner le compliment, monsieur…

— Braham ! En ce moment je m’appelle Martin Braham.

— Voilà qui sonne bien. Je peux, disais-je, vous retourner votre politesse. Car vous faites montre d’un beau panache. En apprenant qui j’étais, vous auriez fort bien pu détaler à l’anglaise.

Il use de son bouquin cartonné comme d’un tambourin.

— Quelle idée, commissaire ! J’ai un travail précis à accomplir, moi, ici. Je suis payé en conséquence. Très cher, d’ailleurs. J’ai touché des arrhes. Et quand j’ai touché des arrhes, je livre la marchandise !

— Qui est, en l’occurrence… ?

— La peau d’un homme, mon bon ami, vous vous en doutez !

On se défrime d’un air songeur. Et croyez-moi les gars, c’est pas une attitude : on songe pour de bon.

— Moi aussi, je suis payé pour un travail identique, monsieur Braham ; moins bien que vous, certes, mais avec de l’argent qui n’a pas d’odeur.

— Je crois savoir qui vous avez mission d’abattre, commissaire.

— Il n’est pas impossible que vous ayez deviné, monsieur Braham.

— Moi, n’est-ce pas ?

J’opine.

— Gagné ! Je suis à l’amende d’une tournée. Un autre bloody-mary ?

— Volontiers, si vous promettez de ne pas y verser subrepticement une ampoule de cyanure.

— Oh non, vous me prenez pour Lucrèce Borgia ? Je suis chargé de vous « accidenter ».

— De quelle manière, si ce n’est pas indiscret ?

— Je vous en ferai la surprise.

Curieux propos sous le tendre soleil canarien, n’est-ce pas ? Les Isles Fortunées ! Il s’y livre une joute peu banale. On ne se défie pas. Non, cet échange est badin, presque mondain… Terrible, d’une cruauté mécanique…

Braham rajuste son foulard qui se dénouait. La piscine grouille de baigneurs à présent. On entend miauler les deux plongeoirs et les ploufs se succèdent.

M’man a fini de tartiner les meules à Antoine. Une vieille Amerloque pourrie se fait bouffer le mufle, derrière un cactus, par un minet languissant qui préfère ça à une place de manar chez Ford. De toutes parts des obèses en maillot. Le nombre des gros lards qui s’exhibent la tripaille, mes fils, est incommensurable. On dirait qu’ils bichent d’exposer leurs ignobles bonbonnes et leurs monstrueux cuisseaux. P’t-être en sont-ils fiers. vous croyez pas ? C’est pas propre aux richards, notez. Sur les plages misérables, vous voyez des vachasses variqueuses et suintantes, pareillement déballées. Ces panses, ma doué ! Je panse, donc je suis ! Ah, les cames fumières ! Ah. les atroces salauds ! Les baudruches moisies ! A poil, à hernies ! L’organique qui se dilate ! Qui ébulle ! L’humain devenu monticule ! Comme j’ai l’honneur de les bien détester, de les mépriser intensément ! Mon dégoût se hisse au niveau de leur répugnantise. Elles sont purulentes, je suis purulé !

Infecté d’elles !

Voudrais leur déjecter dessus, corps et âme ! Que ma bave sanieuse soit notre seul trait d’union ! On n’a que des choses glaireuses à se dire.

— Vous ne croyez pas que vos supérieurs vous ordonneront de surseoir, lorsqu’ils apprendront que je vous ai débusqué ?

— Non, monsieur Braham, je ne crois pas. D’ailleurs, à quoi bon leur dire ? Cela change quoi à ma mission ? Elle est un peu plus difficile, du fait que vous êtes sur vos gardes, voilà tout. Mais j’aime les difficultés.

— En ce cas, vous ne me laissez pas le choix, San-Antonio.

— C’est-à-dire ?

— Qu’il ne me reste que la ressource de prendre les devants.

— Les « devants », comme vous dites, ne se prennent pas si facilement, lorsqu’on a initialement à honorer un contrat comme celui qui vous amène ici.

— N’en croyez rien : je suis un homme à idées.

— Je sais. Le plus rusé renard de votre carrière, a précisé mon chef.

Martin Braham a un sourire à la fois flatté et désabusé.

— Avec moi, fait-il, c’est toujours l’inattendu qui se produit. Vous verrez, je vous surprendrai. J’espère être à la hauteur de ma réputation. Figurez-vous que c’est mon dernier contrat. Une fois ce travail fait, je me retire. J’en ai ainsi décidé. Dans un coin du monde encore calme, une délicieuse maison attend mes vieux jours. Pas trop grande, mais belle et confortable. Avec une femme jeune qui a accepté de me faire des enfants. Je ne les élèverai probablement pas, mais les enfants et les chatons n’ont de séduisant que leurs toutes premières années. Très vite ils se mettent à ressembler à des adultes et le charme est rompu.

On renouvelle nos consommations. Le soleil se met à frapper sec.

— Voulez-vous un parasol ? demandé-je à Martin Braham.

Il secoue la tête.

— Surtout pas. Ces crétins de vivants pour la plupart considèrent le soleil comme un ennemi, alors qu’il est LA vie !

Nous cessons de parler, pendant un moment. L’instant est capiteux. Ce soleil, ce bruit d’eau, ces cris de gens en vacances… Sur la droite, le pic enneigé étincelle. Où qu’on se trouve, à Tenerife, on aperçoit le Teide. Il règne sur l’île, et sur tout l’archipel canarien. Certains soirs, son ombre pointue s’étale sur la mer et va toucher les rives de Gran Canaria. En ce lieu béni des dieux, en ce Jardin des Hespérides où le printemps est éternel, le drame couve. Me voici face à face avec celui que les Services secrets du monde entier connaissent sous le nom de « l’Homme », aujourd’hui Braham ! Un cas. Un cerveau ! Une main impitoyable ! L’assassin des célébrités. Celui qui a réussi les homicides les plus fameux de l’après-guerre. On ne sait rien de certain à son sujet. Ni d’où il vient ni qui il est. On le suppose Anglo-Saxon, sans être sûr de la chose. Il a de très hautes protections. Des organisations officielles ont fait appel à lui. Des polices irascibles ont en vain tenté de le confondre. Il est « l’Homme ». L’homme des situations inextricables. L’ultime recours dans les cas désespérés. Lorsque la diplomatie ne peut plus rien, lorsqu’un pouvoir s’avoue impuissant, il « intervient ». Et alors un leader politique, un chef de file quelconque, un potentat trop encombrant meurt. Il agit avec tant de prudence qu’il est devenu une sorte d’entité. C’est une puissance à lui tout seul ! Une émanation de la nuit. La main du meurtre sans cesse brandie. Une réincarnation de Fantomas, pour aller jusqu’au bout de mon lyrisme.

— Vous paraissez intrigué, mon cher ami ? remarque-t-il après avoir allumé une cigarette.

— Je le suis.

— On peut savoir ?

— Je ne vous imaginais pas ainsi.

Il fait claquer le capuchon de son briquet.

— On imagine rarement les gens tels qu’ils sont. Et même, sont-ils bien ce qu’ils semblent être, une fois qu’on les connaît ?

— Je ne parle pas de votre aspect physique, dis-je. Ce qui me frappe. c’est la contradiction existant entre votre personnalité et votre… heu… profession. Voyez-vous, monsieur Braham, pour moi, un assassin est fatalement un être anormal. Or, vous, vous me paraissez non seulement parfaitement normal, mais de plus très intelligent, et peut-être aussi non dénué de bonté. Il y a même de la bienveillance dans votre personnage.

Il acquiesce.

— C’est vrai, je me sens enclin à la bienveillance. Voyez-vous, commissaire, votre point de vue est un peu sommaire, si vous voulez me permettre. Vous me qualifiez d’assassin, rien n’est plus faux. Un assassin est l’artisan de la mort de quelqu’un pour des motifs qui lui sont personnels. Moi, je n’ai jamais tué que sur commande. Au début de ma vie j’étais l’être le plus paisible, le plus pacifiste de la terre. Et puis la guerre est arrivée. Tout a changé pour moi. Je me suis trouvé au cœur même de l’enfer, croyez-moi. Là où le mot vivre ne veut plus rien dire. Là où la peau d’un homme ne correspond plus à l’idée qu’on s’en fait. J’ai appris à mourir. Partant, j’ai aussi appris à tuer. Je me suis forgé une nouvelle philosophie. La guerre a cessé, mais cette philosophie m’est restée. Vous savez, San-Antonio, on prétend qu’il y a deux êtres dans chaque individu. Lieu commun ! Jekyll et Hyde ? C’est la dramatisation de la vérité. Tout le monde parle de l’œuvre de Stevenson, mais personne ne l’a lue ou, s’il l’a lue, ne s’en souvient. Dans la nouvelle, c’est Jekyll qui est vieux et moche. Hyde, lui, est jeune et il serait beau s’il n’exprimait le vice. Tout se ramène à l’homme et à sa solitude. Notre solitude, c’est Hyde, commissaire.

Il se tait pour regarder s’accomplir un spectacle d’une rare intensité visuelle : la surgissance du couple Bérurier et de son clébard. Un moment de l’humanité, croyez-en le narrateur ! Du jamais vu ! Du neuf ! De l’apocalyptique ! Ta rétine se décolle à mater la chose !

Faudrait des verres filtrants. Ça meurtrit le nerf optique, pire que des ultraviolets. On essaie de se le raconter ? Berthe, surtout ! Dès à première vue elle est terrible. Offusque l’entendement. L’émotion te gagne. Tu éprouves du froid dans la moelle pépinière (comme dit Béru). C’est monolithique, granitique et fuligineux, pour employer le langage des catalogues de peinture. Une alchimie passionnelle ! Un enchevêtrement fractionné du kinesthésique. Vous dire ! La barbarie contemporaine jointe à une prémonition de masse de l’indécadence aliénatrice (et je pèse mes mots) ! C’est Frankenstein mis en équation. Roberval mis en balance[4]. Elle catégorise la personne humaine, Berthy. Se déclare formellement nôtre.

J’ai promis de te la vous dire, je relève le déficit (cf. Béru). Pour des raisons qui n’appartiennent qu’à elle (Dieu thank you), elle porte des bas. Des bas très courts qui lui montent à peine au-dessus du genou. Des jarretelles roses, à fleurettes, les soutiennent. La Bérurière a passé un panty frangé de dentelle noire. Par-dessus le panty, un short à rayures mauves et blanches qu’elle n’a pu boutonner entièrement. Vous admirez la progression ? Ces couches superposées ? C’est schisteux comme fringage. Elle porte des chaussures à talon aiguille, mais c’est l’hémisphère nord qui mérite la palme. Et pourtant, que de sobriété ! Puisque aussi bien il n’est voilé que d’un soutien-gorge. Mais quel soutien-gorge, z’enfants, z’infantes ! Elle l’a acheté dans une succursale espagnole des Dames du bon Génie de France, son porte-loloches, mâme Berthoche ! C’est un monte-charge de nourrice ! En grosse toile, avec des trucs de renforcement par-dessous, et puis des courroies, des sangles, des étais. Un soutien-tétons de religieuse, quoi ! Il traduisait la chasteté, au départ. Préfigurait l’orthopédie. Heureusement, Berthe a remédié à cette austérité fondamentale. Elle a sauvé la situation à force d’inventions, d’initiatives, d’essais. Primo (comme disait Carnera) elle a décalotté l’extrémité de chaque poche pour laisser s’épanouir sa gorge. Pour le coup, ses monstrueux gredins débouchent à l’air libre comme de la crème de marron jaillit du chinois d’un pâtissier. Sur les flancs du sous-vêtement, Berthe a cousu des mignonneries, afin d’en dissimuler la rudesse. Ainsi, on peut découvrir : des étoiles en strass. un écusson du canton de Genève ; un edelweiss en velours, un portrait sur soie du prince Charles, deux porte-clés gracieusement offerts, l’un par Shell, l’autre par Dubonnet ; une médaille consacrée au premier vol spatial, une autre à Sa Majesté Paulsix en train de se faire palanquiner par les zouaves (pontificaux) ; deux grelots dorés ; un trèfle à quatre feuilles de feutrine. deux petits oiseaux en peluche, un joli sifflet scout ; un poisson rouge en celluloïd ; une queue de tigre Esso ; et un préservatif artistique espagnol, peint à la main (le motif représente le général Franco dans un médaillon portant sa fameuse devise : « J’irai jusqu’au fond des choses »).

Ses cheveux sont noués sur le sommet de sa tête et retenus par un de ces peignes en forme de tiare dont les Espagos ont le secret. Elle arbore des boucles d’oreilles en matière-plastique-massif (chacune figure une corbeille de fruits). Au cou, un collier de chien fait de deux colliers de chien mis bout à bout.

Aux poignets, des bracelets de raphia précieux, larges comme des carpettes. La dame a des bagues de Prisunic à chaque doigt. Elle balance en marchant un transistor vociférant après lequel son chien aboie avec frénésie, et donne le bras à un époux qu’il est bien superflu de vous décrire, son extravagance restant en deçà de celle de l’époustouflante Berthe.

— Hou, haou ! crie Marie-Mary en voyant surgir le couple onclard. Sauciflard !

Le canin interpellé cesse de manifester son aversion pour le paso doble et bondit en direction de la mouflette. Ceux d’entre vous qui ne l’ignorent pas le savent : un chien pressé se souvient toujours que la ligne droite est le plus court chemin d’un poing à un os. Sauciflard fonce à travers les transats, arpentant les académies des grosses vachasses dont j’ai allusionné précédentement, renversant les flacons, trouant les journaux, faisant tomber les cigarettes des lèvres, bref, semant un léger vent de panique sur son passage. Il parvient en bordure de la piscine, et, ne pouvant la franchir d’un bond, consent à la contourner, mais en la serrant au plus près, si bien que cet animal de chien se jette délibérément dans les pattes de sir Hugh Nod, ambassadeur de sa grassieuse mocheté auprès des cinq sièges, lequel sir passait par là sans savoir nager, dans un beau costume de flanelle grise à rayures et à œillet-à-la-boutonnière. Ce que vous espérez ardemment se produit : Hugh Nod pique un plongif dans la piscine, avec son cigare, son monocle et sa complète ignorance de la natation. Naturellement tout le monde rit, quelques personnes peu charitables se permettent même d’applaudir, et puis, comme le diplomate en vacances fait des bulles au lieu de la brasse, des baigneurs serviables plongent pour l’aller repêcher. Cet incident a détourné l’attention que la société portait aux Béru. Le Gros arrive, la face éclairée par le soleil et le vin espagnols. Son bermuda saumon et sa chemisette à fleurs, large ouverte sur une reproduction miniaturisée de la forêt amazonienne, sentent encore le neuf et déjà la friture. Il me cligne de l’œil pour me féliciter d’avoir si vite noué des relations avec « l’Homme ».

— J’sus pas t’indiscret ? lance-t-il à la cantonade.

— Du tout, assure aimablement mon compagnon.

Je désigne le Superbe d’un geste désinvolte.

— Permettez-moi de vous présenter mon fidèle collaborateur, l’inspecteur Bérurier !

Le Mastar est anéanti, croyant à une impardonnable étourderie de ma part.

— Et voici M. Martin Braham, complété-je.

— Ravi d’être enchanté, balbutie « l’Homme qui peut mettre son sourire dans sa poche » en serrant la main que lui tend le vieux monsieur.

Pour moi, l’abasourdissement de Bérurier constitue toujours une délectation. J’aime à l’accroître. Je le dose, le gradue. J’en jouis.

— M. Martin Braham, ajouté-je, est la personne que nous sommes chargés d’assassiner, Gros.

Dans les cas durailles, Alexandre-Benoît se livre à une opération qui manque d’agrément pour son entourage, mais qui a le mérite de mobiliser son attention : il retire son râtelier, le fourbit comme s’il s’agissait de lunettes embuées et fredonne les Matelassiers. Ça ne manque pas. Le voilà en plein boulot de nettoiement, brusquement. Il entonne son fameux :

Si tu veux que ta femme sois sage,Mate-la, matelassier !Fais-lui passer un sale quart d’heure,Cardeur !Car c’est toi le plus râblé.T’es le cardeur de Rabelais.

Ayant astiqué ses mandibules, il les réenfourne. Puis il nous regarde.

— C’est pas pour me vanter, déclare-t-il, mais je crois qu’on tient le beau temps, non ?

— Une chose me trouble, soupire Martin Braham : pourquoi cette décision de m’abattre, après tant d’années de… d’exercice ? Jusqu’à présent personne n’a eu cette idée saugrenue car, à la vérité, je suis plus utile que néfaste.

Je secoue la tête.

— Impossible de vous donner des éclaircissements, monsieur Braham, j’ignore ce qui a motivé cette décision. Peut-être est-ce pour vous empêcher de remplir votre dernier contrat.

Il réfléchit.

— Oui, peut-être, admet « l’Homme ».

— La personne que vous devez supprimer touche de près les intérêts français ?

— Je ne sais.

Pour le coup, ça me fait sursauter.

— Comment, vous ne savez pas ?

— Surprenant, et pourtant vrai, mon cher. Il est prévu que celui ou celle qui devra trépasser de mes œuvres me sera désigné au dernier moment. Ce dernier moment étant le sien, bien entendu.

— Et qui va vous le désigner ?

— Croyez-moi ou non, mais je ne le sais pas davantage. Je dois séjourner au San Nicolas et attendre. Alors, j’attends.

— Et vous avez accepté un tel marché ! Cette formule est pourtant contraire à vos habitudes. Vous êtes un scientifique du meurtre, Martin Braham. Vous préparez minutieusement vos crimes et, en même temps, vos alibis. La précipitation risque de vous coûter cher, non ?

Il hausse les épaules.

— La somme est à la hauteur de la besogne. Et puis il ne me déplaît pas de finir mon étrange carrière sur un coup de maître, San-Antonio. D’ailleurs j’échafaude tant et tant de combinaisons, adaptables à tant et tant de circonstances diverses, qu’il ne s’agira plus à proprement parler d’improvisation.

Il regarde discrètement sa montre.

— Excusez-moi, je déjeune à heure fixe. A bientôt, messieurs.

Martin Braham exécute un petit salut arrondi pour prendre congé de nous.

— Au fait ! dit-il, quand pensez-vous me tuer, mes amis ?

Je fais une moue :

— Dès que possible, monsieur Braham. Dès que possible…

Il me sermonne de l’index.

— Et surtout, du doigté, hein ?

— On fera ce qu’on peut, promet Béru, on n’est pas des bœufs !


  1. Roberval qui devait inspirer Montherlant, puisqu’il était le fils de Personne. (Note pour les moins cons que vous.)