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Car j'apporte le sens de la fête, lequel était oublié. La fête est couronnement des préparatifs de la fête, la fête est sommet de montagne après l'ascension, la fête est capture du diamant quand il t'est permis de le dégager de la terre, la fête est victoire couronnant la guerre, la fête est premier repas du malade dans le premier jour de sa guérison, la fête est promesse de l'amour quand elle baisse les yeux si tu lui parles…
Et c'est pourquoi j'inventai pour t'instruire cette image:
Si je le désirais je te pourrais créer une civilisation fervente, pleine de joie dans les équipes et de rires clairs des ouvriers qui reviennent de leur travail, et d'un goût puissant de la vie, et d'attente chaude des miracles du lendemain et du poème où l'on fera retentir sur toi les étoiles et où, cependant, tu ne ferais rien d'autre que de piocher le sol pour en extraire ces diamants qui deviendront enfin lumière après cette mue silencieuse dans les entrailles du globe. (Car venus du soleil, puis devenus fougères, puis nuit opaque, les voilà redevenus lumière.) Donc, t'ai-je dit, je t'assure une vie pathétique si je te condamne à cette extraction et te convie pour un jour de l'année à la fête capitale, laquelle consistera en offrande des diamants, qui devant le peuple en sueur seront brûlés et rendus en lumière. Car tes mouvements intérieurs ne sont point gouvernés par l'usage des objets conquis et ton âme s'alimente du sens des choses et non des choses.
Et certes, ce diamant, j'en pourrais tout aussi bien pour ton luxe fleurir une princesse plutôt que le brûler. Ou, l'enfermant dans un coffret au secret d'un temple, le faire rayonner plus fort non pour les yeux mais pour l'esprit (qui à travers les murs s'en alimente). Mais, certes, je n'en ferai rien d'essentiel pour toi si je te le donne.
Car il se trouve que j'ai compris le sens profond du sacrifice qui n'est point de t'amputer de rien mais de t'enrichir. Car tu te trompes de mamelle quand tu tends les bras vers l'objet alors que tu cherchais son sens. Car si je t'invente un empire où chaque soir on te distribue des diamants récoltés ailleurs, autant t'enrichir de cailloux, car tu n'y trouveras plus rien de ce que tu souhaitais d'obtenir. Plus riche celui-là qui peine l'année durant contre le roc et brûle une fois l'an le fruit de son travail pour en tirer l'éclat de lumière, que celui-là qui tous les jours reçoit, venus d'ailleurs, des fruits qui n'ont rien exigé de lui.
(Ainsi d'une quille: ta joie est de la renverser. Et c'est la fête. Mais tu n'as rien à attendre d'une quille tombée.)
C'est pourquoi sacrifices et fêtes se confondent. Car tu montres par là le sens de ton acte. Mais comment prétendrais-tu que la fête est autre chose qu'une fois ramassé le bois, le feu de joie quand tu le brûles, une fois gravie la montagne, tes muscles heureux dans l'étendue, une fois extrait le diamant, son apparition à la lumière, une fois mûres les vignes, la vendange? Où vois-tu qu'il serait possible d'user d'une fête comme d'une provision? Une fête c'est après la marche ton arrivée et couronnement ainsi de ta marche, mais tu n'as rien à espérer de ton changement en sédentaire. Et c'est pourquoi tu ne t'installes ni dans la musique, ni dans le poème, ni dans la femme conquise, ni dans le paysage entrevu du haut des montagnes. Et je te perds si je te distribue dans l'égalité de mes jours. Si je ne les ordonne selon un navire qui va quelque part. Car le poème lui-même est une fête à condition de le gravir. Car le temple est une fête de t'y délivrer des soucis médiocres. Tu as tous les jours souffert de la ville qui t'a brisé de son charroi. Tu as tous les jours subi cette fièvre née de l'urgence et du pain à gagner et des-maladies à guérir et des problèmes à dénouer, te rendant ici, te rendant là, riant ici et pleurant là. Puis vient l'heure accordée au silence et à la béatitude. Et tu montes les marches et pousses la porte et il n'est plus rien pour toi que pleine mer et contemplation de la Voie Lactée et provision de silence et victoire contre l'usuel, et tu en avais besoin comme de nourriture car tu avais souffert des objets et des choses lesquels ne sont point pour toi. Et il te fallait ici devenir pour qu'un visage te naisse des choses et qu'une structure s'établisse qui leur donnât un sens à travers les spectacles disparates du jour. Mais que viendras-tu faire dans mon temple si tu n'as point vécu dans la ville, et lutté et gravi et souffert, si tu n'apportes point la provision de pierres qu'il s'agit en toi de bâtir. Je te l'a dit de mes guerriers et de l'amour. Si tu n'es qu'amant il n'est personne qui aime et la femme bâille auprès de toi. Le guerrier seul peut faire l'amour. Si tu n'es que guerrier il n'est personne qui meure sinon insecte vêtu d'écaillés de métal. L'homme seul et qui a aimé peut mourir en homme. Et il n'est point ici contradiction sinon dans le langage. Ainsi fruits et racines ont même commune mesure qui est l'arbre.
CXIII
Car nous ne nous entendons pas sur la réalité. Et moi je dénomme réalité non ce qui est mesurable dans une balance (de laquelle je me moque car je ne suis point une balance et peu m'importent les réalités pour balance), mais ce qui pèse sur moi. Et pèse sur moi ce visage triste ou cette cantate ou cette ferveur dans l'empire ou cette pitié pour les hommes ou cette qualité de la démarche ou ce goût de vivre ou cette injure ou ce regret ou cette séparation ou cette communion dans la vendange (bien plus que les grappes vendangées, car si même on les porte ailleurs pour les vendre, j'en ai déjà reçu l'essentiel. Ainsi de celui-là qui devait être, décoré par le roi et qui participa à la fête, jouit de son rayonnement, reçut les félicitations de ses amis, et connut ainsi l'orgueil du triomphe — mais le roi mourut d'une chute de cheval avant d'avoir accroché contre sa poitrine l'objet de métal. Me diras-tu que l'homme n'a rien reçu?).
La réalité pour ton chien c'est un os. La réalité pour ta balance c'est un poids de fonte. Mais la réalité pour toi est d'une autre nature.
Et c'est pourquoi je dis futiles les financiers et raisonnables les danseuses. Non que je méprise l'œuvre des premiers mais parce que je méprise leur morgue, leur assurance et leur satisfaction de soi car ils se croient le but et la fin et l'essence quand ils ne sont que des valets, et qu'ils servent d'abord les danseuses.
Car ne te trompe point sur le sens du travail. Il est des travaux qui sont urgents. Comme des cuisines de mon palais. Car s'il n'est point de nourriture il n'est point d'hommes. Et il convient que les hommes d'abord soient nourris, vêtus et abrités. Il convient qu'ils soient, tout simplement. Et de tels services sont d'abord urgents. Mais l'important ne se loge point ici: il se loge dans leur seule qualité. Et les danses et les poèmes et les ciseleurs des étages d'en haut, et le géomètre et l'observateur des étoiles, que permet d'abord le travail des cuisines, sont seuls qui honorent l'homme et qui lui donnent un sens.
Donc quand vient celui-là qui ne connaît que les cuisines, desquelles en effet sont charriés des réalités pour balances et des os pour chiens, je lui interdis de parler de l'homme car il négligera l'essentiel, à la façon de l'adjudant qui ne considère rien de l'homme que son aptitude au maniement d'armes.
Et pourquoi danserait-on dans ton palais alors que les danseuses expédiées aux cuisines t'enrichiraient d'un supplément de nourriture? Et pourquoi y cisèlerait-on des aiguières d'or quand en expédiant les ciseleurs au chantier des aiguières d'étain on disposerait de plus d'aiguières? Et pourquoi taillerait-on des diamants, et pourquoi écrirait-on des poèmes, et pourquoi observerait-on les étoiles, quand tu n'as qu'à les expédier ceux-là battre le blé pour disposer d'un supplément de pain?
Mais comme dans ta cité il te manquera quelque chose qui est pour l'esprit et non pour les yeux et non pour le sens, tu seras bien contraint de leur inventer de fausses nourritures, lesquelles ne vaudront plus rien. Et tu leur chercheras des fabricants qui leur fabriqueront leurs poèmes, des automates qui leur fabriqueront des danses, des escamoteurs qui de verre taillé tireront pour eux des diamants. Et voici qu'ils auront l'illusion de vivre. Bien qu'il ne soit plus rien en eux que caricature de la vie. Puisque celui-là aura confondu le sens véritable de la danse, du diamant et du poème — lesquels ne t'alimentent de leur part invisible qu'à condition d'avoir été gravis — avec un fourrage pour râteliers. La danse est guerre, séduction, assassinat et repentir. Le poème est ascension de montagne. Le diamant est année de travail changée en étoile. Mais l'essentiel leur manquera.
Ainsi du jeu de quilles: puisque ta joie est de faire tomber les quilles ennemies, tu tirerais bien du plaisir en t'en alignant des centaines et en te bâtissant une machine à les faire tomber…
CXIV
Mais ne crois pas que je méprise en rien tes besoins. Ni même ne m'imagine qu'ils sont opposés à ta signification. Car je veux bien me traduire, pour te démontrer ma vérité, en mots qui se tirent la langue comme nécessaire et superflu, cause et effet, cuisine et salle de danse. Mais je ne crois point en ces divisions qui sont d'un langage malheureux et du choix d'une mauvaise montagne d'où lire les mouvements des hommes.
Car de même que le sens de la ville, ma sentinelle n'y accède que quand Dieu l'enrichit de la clarté d'œil et d'oreille des sentinelles et qu'alors le cri du nouveau-né ne s'oppose plus aux plaintes autour du mort, ni la foire au temple, ni le quartier réservé à la fidélité autre part dans l'amour, mais que de cette diversité naît la ville qui absorbe, épouse et unifie, de même que l'arbre surgit un, des éléments divers de l'arbre, et de même que le temple domine de la qualité de son silence ce disparate de statues, de piliers, d'autels et de voûtes, de même je ne rencontre l'homme qu'à l'étage où il ne m'apparaît plus comme celui qui chante contre celui qui bat le blé, ou danse contre celui qui verse le grain dans les sillons, ou observe les étoiles contre celui qui forge les clous, car si je te divise, je ne t'ai point compris et je te perds.
C'est pourquoi m'enfermant dans le silence de mon amour je m'en fus observer les hommes dans ma ville. Ayant désir de la comprendre.
(Note pour plus tard: Ne croyant point qu'il soit d'une idée préconçue de choisir le rapport des activités. La raison n'a rien à y voir. Car tu ne construis point un corps à partir d'une somme. Mais tu plantes une graine et c'est telle somme qui se montre. Et c'est la qualité de l'amour dont naîtra seule raisonnablement la proportion, laquelle te sera invisible par avance, sauf dans le langage stupide des logiciens, des historiens et des critiques qui te montreront tes morceaux et combien tu eusses pu en grossir l'un aux dépens des autres, démontrant aisément que celui-là est à grossir plutôt que l'autre, alors qu'ils eussent tout aussi bien établi le contraire, car si tu inventes l'image des cuisines et celle de la salle de danse, il n'est point de balance pour te départager l'importance de l'une ou de l'autre. C'est que ton langage devient vide de sens dès que tu préjuges de l'avenir. Construire l'avenir c'est construire le présent. C'est créer un désir qui est pour aujourd'hui. Qui est d'aujourd'hui vers demain. Et non réalité des actes qui n'ont de sens que pour demain. Car si ton organisme s'arrache au présent il meurt. La vie qui est adaptation au présent et permanence dans le présent repose sur des liens innombrables que le langage ne peut saisir. L'équilibre est fait de mille équilibres. Et il en est, si tu en tranches un seul à la suite d'une démonstration abstraite, comme de l'éléphant qui est construction énorme et qui cependant, si tu tranches un seul de ses vaisseaux, va mourir. Il ne s'agit point là de souhaiter que tu ne changes rien. Car tu peux tout changer. Et d'une plaine âpre tu peux faire une plantation de cèdres. Mais il importe non pas que tu construises des cèdres mais sèmes des graines. Et à chaque instant la graine elle-même ou ce qui naîtra de la graine sera en équilibre dans le présent.)
Mais il est plusieurs angles sous lesquels voir les choses. Et si je choisis la montagne qui me départage les hommes selon leur droit aux provisions, il est probable que je m'irriterai selon ma justice. Mais probable il est aussi que ma justice serait autre d'une autre montagne qui autrement départagerait les hommes. Et je voudrais que toute justice soit rendue. C'est pourquoi je fis observer les hommes.
(Car il n'est point une justice mais un nombre infini. Et je puis bien départager par l'âge pour récompenser mes généraux en les faisant croître en honneurs et en charges. Mais je puis aussi bien leur permettre un repos qui augmente avec les années et, en les déchargeant de leurs charges et en couvrant des épaules jeunes. Et je puis juger selon l'empire. Et je puis juger selon les droits de l'individu ou, à travers lui, contre lui, selon l'homme.)
Et si considérant la hiérarchie de mon armée je tiens à juger de son équité me voilà pris dans un réseau de contradictions irréductibles. Car il est les services rendus, les capacités, le bien de l'empire. Et je trouverai toujours une échelle de qualité indiscutable qui me démontrera mon erreur selon une autre. Donc peu me trouble que l'on me montre qu'il est un code évident selon lequel mes décisions sont monstrueuses, connaissant d'avance que quoi que je fasse il en sera ainsi et qu'il importe de peser un peu, de mûrir un peu la vérité pour l'obtenir non dans les mots mais dans son poids. (Ici peut être parlé des lignes de force.)
CXV
Donc je considérais comme vain de lire ma cité du point de vue des bénéficiaires. Car tous sont critiquables. Et ce n'était point là mon problème. Ou plus exactement il ne se posait qu'en second. Car ensuite je désire certes que mes bénéficiaires soient ennoblis et non abâtardis par l'usage du bénéfice. Mais m'importe d'abord le visage de ma cité.
Donc je m'en fus me promener, flanqué d'un lieutenant qui interrogeait les passants.
«Que fais-tu dans la vie? demandait-il, au hasard des rencontres, à l'un ou à l'autre.
— Je suis charpentier, disait celui-là.
— Je suis laboureur, disait cet autre.
— Je suis forgeron, disait le troisième.
— Je suis berger», disait un autre.
Ou je creuse des puits. Ou je soigne des malades. Ou j'écris pour ceux qui ne savent écrire. Ou je suis boucher pour la viande. Ou je martèle des plateaux à thé. Ou je tisse des toiles. Ou je couds des vêtements. Ou…
Et il m'apparaissait que ceux-là travaillaient pour tous. Car tous consomment du bétail, de l'eau, des remèdes, des planches, du thé et des vêtements. Et nul ne consomme exagérément pour son propre usage car tu manges une fois et te soignes une fois, tu t'habilles une fois, tu bois une fois le thé, tu écris une fois tes lettres et tu dors dans un lit d'une maison.
Mais il arrivait que l'un d'entre eux me répondît:
«Je bâtis des palais, je taille des diamants, je sculpte des statues de pierre…»
Et ceux-là certes ne travaillaient point pour tous mais pour quelques-uns seulement car le produit de leur activité n'était point divisible.
Et en effet si tu observes celui-là qui travaille une année pour peindre son vase, comment distribuerais-tu de tels vases à tous? Car un homme travaille pour plusieurs dans une cité. Il est les femmes, les malades, les infirmes, les enfants, les vieillards et ceux qui aujourd'hui se reposent. Il est aussi des serviteurs de mon empire, lesquels ne façonnent point d'objets: les soldats, les gendarmes, les poètes, les danseurs, les gouverneurs. Et ceux-là cependant autant que les autres consomment, s'habillent, se chaussent, mangent, boivent et dorment dans un lit d'une maison. Et puisqu'ils n'échangent point d'objet contre les objets qu'ils consomment, il faut bien que quelque part tu voles ces objets à ceux-là qui les fabriquent afin d'en alimenter également ceux qui ne les fabriquent point. Et aucun homme installé dans son atelier ne peut prétendre consommer la totalité de ce qu'il produit. Donc il est des objets que tu ne peux prétendre offrir à tous car il ne serait personne pour les façonner.
Et cependant n'importe-t-il pas que de tels objets soient conçus et soient fabriqués puisqu'ils sont le luxe et la fleur et le sens de ta civilisation? Et puisque précisément l'objet qui vaut et qui est digne de l'homme est celui qui a coûté beaucoup de temps. Et c'est le sens même du diamant, lequel est année de travail qui donne une larme grande comme l'ongle. Ou la goutte de parfum tirée du tombereau de fleurs. Et que m'importe à moi le destin de la larme et de la goutte de parfum puisque je connais d'avance qu'elles ne sont point distribuables à tous et que je connais également qu'une civilisation repose non sur le destin de l'objet mais sur sa naissance?
Moi le seigneur je vole du pain et des vêtements aux travailleurs pour les donner à mes soldats, à mes femmes et à mes vieillards.
Pourquoi serais-je plus troublé de voler du pain et des vêtements pour les donner à mes sculpteurs et aux polisseurs de diamants et aux poètes qui, bien qu'ils écrivent leurs poèmes, doivent se nourrir?
Sinon il n'est plus ni diamant, ni palais, ni quoi que ce soit qui soit souhaitable.
Et ce qui enrichit bien peu mon peuple: il s'enrichit du seul déversement dans les autres activités de ses activités de civilisation qui certes coûtent beaucoup de temps à ceux qui s'y emploient, mais emploient peu d'hommes dans la cité comme me le montrèrent nos rencontres.
Et par ailleurs je réfléchissais sur ce que, si le destinataire de l'objet n'avait point d'importance puisque de toute façon cet objet n'était pas distribuable-à-tous et que par conséquent je ne pouvais prétendre qu'il volât les autres, il me venait cette évidence que le canevas des destinataires est chose délicate à toucher et qui demande beaucoup de précautions car il est trame d'une civilisation. Et peu importe leur qualité ou les justifications morales.
Il est certes là un problème moral. Mais il est un problème exactement opposé. Et si je pense avec des mots qui excluent les contradictions j'éteins chez moi toute lumière.
CXVI
(Notes pour plus tard: Les réfugiés berbères qui ne veulent travailler se couchent. Action impossible.
Mais j'impose non des actes mais des structures. Et je différencie les jours. Et je hiérarchise les hommes et je crée des habitations plus ou moins belles pour apporter la jalousie. Et je crée des règles plus ou moins justes pour provoquer des mouvements divers. Et je ne puis m'intéresser à la justice car elle est ici de laisser croupir cette mare absolument morte. Et je les oblige bien à prendre mon langage puisque mon langage a un sens pour eux. Et ce n'est là qu'un système de conventions à l'aide desquelles je veux atteindre, comme à travers l'aveugle sourd-muet, l'homme, qui est entièrement endormi en eux. Ainsi l'aveugle sourd-muet, tu le brûles et tu lui dis: feu. Et chaque fois que tu le brûles tu lui dis: feu. Et tu es injuste pour l'individu puisque tu le brûles. Mais tu es juste pour l'homme puisque lui ayant dit: feu, tu l'éclairés. Et viendra le jour où quand tu lui diras: feu sans le brûler il retirera aussitôt la main. Et ce sera signe qu'il est né.
Les voilà donc noués malgré eux dans l'absolu d'un réseau qu'ils ne peuvent juger puisqu'il est, tout simplement. Les maisons «sont» différentes. Les repas «sont» différents. (Et j'introduis aussi la fête qui est de tendre vers un jour et dès lors d'exister, «et je les soumettrai à des torsions et des tensions et des figures. Et certes toute tension est injustice car il n'est pas juste que ce jour diffère des autres».) Et la fête les fait s'éloigner ou s'approcher de quelque chose. Et les maisons plus ou moins belles gagner ou perdre. Et entrer et sortir. Et je dessinerai des lignes blanches à travers le camp pour que soient des zones dangereuses et d'autres de sécurité. Et j'introduirai le lieu interdit où l'on est puni de mort pour les orienter dans l'espace. Et voilà ainsi qu'il sera créé des vertèbres à la méduse. Et elle commencera de marcher, ce qui est admirable.