38114.fb2 Ensemble, c’est tout - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 110

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— Je descends avec toi, répondit Camille.

— Moi aussi.

— Tu... Tu viendras me voir ?

— Demain.

— Quand ?

- Dans l'après-midi. Euh ? Avec mon chien ?

- Avec Barbes, bien sûr...

- Ah! Barbes... se désola Philibert. Encore un fou furieux de la République, celui-là... J'aurais préféré l'abbesse de Rochechouart, tiens !

Vincent l'interrogea du regard.

Elle leva les épaules, perplexe.

Philibert, qui s'était retourné, s'offusqua :

- Parfaitement ! Et que le nom de cette pauvre Marguerite de Rochechouart de Montpipeau soit associé à ce jean-foutre est une aberration !

— De Montpipeau ? répéta Camille. Putain mais vous avez de ces noms... Au fait ? Pourquoi tu t'inscris pas à Questions pour un Champion, toi ?

— Ah ! Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! Tu sais bien pourquoi...

— Non. Pourquoi ?

— Le temps que j'appuie sur le champignon, ce sera déjà l'heure du journal...

11

Elle ne dormit pas de la nuit. Tourna en rond, gratta la poussière, se cogna dans des fantômes, prit un bain, se leva tard, doucha Paulette, la coiffa n'importe comment, flâna un peu dans la rue de Grenelle avec elle et fut incapable d'avaler quoi que ce soit.

— Tu es bien nerveuse aujourd'hui...

— J'ai un rendez-vous important.

— Avec qui ?

— Avec moi.

— Tu vas chez le médecin ? s'inquiéta la vieille dame.

Comme à son habitude, cette dernière s'assoupit après le déjeuner. Camille lui retira sa pelote, remonta sa couverture et partit sur la pointe des pieds.

Elle s'enferma dans sa chambre, changea cent fois le tabouret de place et inspecta son matériel avec circonspection. Mal au cœur.

Franck venait de rentrer. Il était en train de vider une machine. Depuis son histoire de pull jivaro, il étendait son linge lui-même et tenait des discours de ménagère affolée à propos des sèche-linge qui usaient les fibres et niquaient les cols.

Palpitant.

C'est lui qui alla ouvrir la porte :

— Je viens pour Camille.

— Au fond du couloir...

Ensuite, il s'enferma dans sa chambre et elle lui sut gré de sa discrétion pour une fois...

Ils étaient tous les deux très mal à l'aise mais pour des raisons différentes.

Faux.

Ils étaient tous les deux mal à l'aise et pour la même raison : leurs tripes.

C'est lui qui les tira d'embarras :

— Bon, ben... On y va ? T'as une cabine ? Un paravent ? Quelque chose ?

Elle le bénit.

— T'as vu ? J'ai chauffé à fond. Tu n'auras pas froid...

— Oh ! Super, ta cheminée !

— Putain, j'ai l'impression d'être encore chez un caducée, ça m'angoisse. Je... J'enlève le slip aussi ?

— Si tu veux le garder, tu le gardes...

— Mais si je l'enlève, c'est mieux...

— Oui. De toute façon, je commence toujours par le dos...

— Merde. Je suis sûr que j'ai plein de boutons..

— T'inquiète, torse nu sous les embruns, ils vont disparaître avant que t'aies fini ton premier chargement de fumier...

— Tu sais que tu ferais une merveilleuse esthéticienne, toi ?

— C'est ça... Allez, sors de là maintenant et va t'asseoir.

— T'aurais pu me mettre devant la fenêtre au moins... Que j'aie de la distraction...

— C'est pas moi qui décide.

— Ah bon ? C'est qui ?

- La lumière. Et te plains pas, après tu seras debout...