38114.fb2 Ensemble, c’est tout - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 135

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— Oh ! Mais c'est formidable ! s'extasia-t-il en soulevant l'engin auquel il manquait un pied. Elle est de quelle époque celle-là ? Fin du XIIe je dirais, non ?

Ils arrivèrent affamés et de bonne humeur, Jésus était revenu parmi eux, et s'installèrent autour de la table en se léchant les babines. Oups, Franck et Camille se relevèrent prestement. Ils avaient encore oublié le bénédicité...

Le paterfamilias se racla la voix :

- Bénissez-nous, Seigneur, bénissez ce repas et ceux qui l'ont préparé (clin d'œil de Philou à son marmiton) et bla bla bla et procurez du pain à ceux qui n'en ont pas...

— Amen, répondit la brochette d'adolescentes en se trémoussant.

— Puisque c'est comme ça, ajouta-t-il, nous allons faire honneur à ce merveilleux repas... Louis, allez me chercher deux bouteilles de l'oncle Hubert, s'il vous plaît...

— Oh, mon ami, vous êtes sûr ? s'inquiéta sa douce.

— Mais oui, mais oui... Et vous, Blanche, cessez de coiffer votre frère, nous ne sommes pas dans un salon de beauté que je sache...

On leur servit des asperges avec une sauce mousseline à tomber par terre puis vint le pâté de Pâques AOC Paulette Lestafier, puis un carré d'agneau rôti accompagné de tians de tomates et courgettes à la fleur de thym, puis une tarte aux fraises et fraises des bois avec sa chantilly maison.

— Et montée à l'huile de coude, s'il vous plaît...

Rarement on ne fut plus heureux autour de cette table à douze rallonges et jamais on ne rit de si bon cœur. Au bout de quelques verres, le marquis tomba la lavallière et raconta d'abracadabrantes histoires de chasse où il n'avait pas toujours le beau rôle... Franck était souvent en cuisine et Philibert assurait le service. Ils étaient parfaits.

— Ils devraient travailler ensemble... murmura Paulette à Camille, le petit bouillonnant aux fourneaux et le grand courtois en salle, ce serait épatant...

Ils prirent le café sur le perron et Blanche apporta de nouvelles mignardises avant de revenir s'asseoir sur les genoux de Philibert.

Ouf... Franck se posa enfin. Après un service comme celui-ci, il aurait bien aimé s'en rouler un petit mais hum... Il taxa plutôt Camille...

— C'est quoi ça ? lui demanda-t-elle en avisant la corbeille sur laquelle tout le monde se jetait.

— Des pets-de-nonne, ricana-t-il, c'était plus fort que moi, j'ai pas pu m'en empêcher...

Il descendit d'une marche et s'adossa contre les jambes de sa belle.

Elle posa son carnet sur sa tête.

— T'es pas bien là ? lui demanda-t-il.

— Très bien.

— Eh ben, tu devrais y réfléchir ma grosse...

— À quoi ?

— À ça. À comment on est, là maintenant...

— Je comprends rien... Tu veux que je t'épouille ?

— Ouais... Épouille-moi et je te ferai plein de billous.

— Franck... soupira-t-elle.

— Mais nan, c'était un truc symbolique ! Que je me reposais sur toi et que tu pouvais travailler sur moi. Un truc dans le genre, tu vois...

— T'es grave...

— Ouais... Tiens, je vais aiguiser mes couteaux, pour une fois que j'ai le temps... Je suis sûr qu'il y a ce qu'il faut ici...

On fit le tour du domaine en fauteuil roulant et l'on se quitta sans effusions déplacées. Camille leur offrit leur château à l'aquarelle et, à Philibert, le profil de Blanche.

— Tu donnes tout, toi... Tu ne seras jamais riche...

— Pas grave.

Tout au bout de l'allée bordée de peupliers, il se frappa le front :

— Caramba ! J'ai oublié de les prévenir...

Pas de réaction dans l'habitacle.

— Caramba ! J'ai oublié de les prévenir... répéta-t-il plus fort.

— Hein ?

— De quoi ?

— Ôh, rien... Un petit détail...

Bon.

Re-silence.

— Franck et Camille ?

— On sait, on sait... Tu vas nous remercier parce que t'as vu ton père rigoler pour la première fois depuis la chute du vase de Soissons...

— Pas... pas du tout.

— Qu'est-ce qu'y a ?

— A... acceptez-vous d'ê... d'être mes té... mes té... mes té...

— Tes té quoi ? Tes têtards ?

— Non. Mes té...

— Tes teckels ?

— N... non, mes té... té...