38114.fb2 Ensemble, c’est tout - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 146

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Ensuite...

Quand les épingles à cheveux et le tube de Polident seraient morts eux aussi...

En triant ses dessins, elle mit de côté les portraits de son amie.

Jusqu'à présent, elle n'était pas très emballée par cette idée d'expo mais à présent, si. À présent, c'était devenu son idée fixe : la faire vivre encore. Penser à elle, parler d'elle, montrer son visage, son dos, son cou, ses mains... Elle regrettait de ne pas l'avoir enregistrée quand elle racontait ses souvenirs d'enfance par exemple... Ou son grand amour.

« Ça reste entre nous, hein ?

— Oui oui...

— Eh bien, il s'appelait Jean-Baptiste... C'est beau comme prénom tu ne trouves pas ? Moi si j'avais eu un fils, je l'aurais appelé Jean-Baptiste... »

Pour le moment, elle entendait encore le son de sa voix mais... Jusqu'à quand ?

Comme elle avait pris l'habitude de bricoler en écoutant de la musique en boîte, elle alla dans la chambre de Franck pour lui emprunter sa chaîne.

Elle ne la trouva pas.

Et pour cause.

Il n'y avait plus rien.

Sauf trois cartons empilés le long du mur.

Elle posa sa tête sur le battant de la porte et le parquet se transforma en sables mouvants...

Oh, non... Pas lui... Pas lui aussi...

Elle se mordait les poings.

Oh, non... Ça recommençait... Elle était encore en train de perdre tout le monde...

Oh, non, putain...

Oh, non...

Elle claqua la porte et courut jusqu'au restaurant.

— Franck est là ? demanda-t-elle essoufflée.

— Franck ? Nan, je crois pas, lui répondit un grand mou mollement.

Elle était en train de se pincer le nez pour ne pas pleurer.

— Il... Il ne travaille plus ici ?

— Nan...

Elle lâcha son nez et...

— Enfin plus à partir de c'soir... Ah ben... Le vlà justement !

Il remontait des vestiaires avec tout son linge plié en boule.

— Tiens, tiens... fit-il en la voyant, revoilà notre belle jardinière...

Elle pleurait.

— Qu'est-ce qu'y a ?

— Je croyais que t'étais parti...

— Demain.

— Quoi ?

— Je pars demain.

— Où?

— En Angleterre.

— Pour... pourquoi ?

— D'abord pour prendre des vacances et ensuite pour bosser... Mon chef m'a trouvé une super place...

— Tu vas nourrir la reine ? essaya-t-elle de sourire.

— Nan, mieux que ça... Chef de partie au Westminster...

— Ah?

— Le top du top.

— Ah...

— Ça va, toi ?

- ...

— Allez, viens prendre un verre... On va pas se quitter comme ça quand même...

20

— À l'intérieur ou en terrasse ?

— À l'intérieur...

Il la regarda, dépité :