38114.fb2 Ensemble, c’est tout - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 147

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— T'as déjà reperdu tous les kilos que je t'avais donnés...

— Pourquoi tu pars ?

— Parce que, je te dis... C'est une super promotion et puis euh... Ben voilà, quoi... J'ai pas les moyens d'habiter Paris, moi... Tu me diras, je pourrais toujours vendre la maison de Paulette mais je peux pas...

— Je comprends...

— Nan, nan, c'est pas ça... Pour les souvenirs que j'y laisse... euh... Nan, c'est juste que... Elle est pas à moi, cette baraque.

— Elle appartient à ta mère ?

— Non. À toi.

- ...

— Les dernières volontés de Paulette... ajouta-t-il en sortant une lettre de son portefeuille. Tiens... Tu peux la lire...

Mon petit Franck,

Ne regarde pas mon écriture de souillon, je n'y vois plus rien.

Mais je vois bien que cette petite Camille aime beaucoup mon jardin et c'est la raison pour laquelle j'aimerais bien le lui léguer si tu n'y vois pas d'inconvénients...

Fais bien attention à toi et à elle, si tu peux.

Je t'embrasse bien fort,

Mémé

— Tu l'as reçue quand ?

— Quelques jours avant que... qu'elle s'en aille... Je l'ai eue le jour où Philou m'a annoncé la vente de l'ap-part... Elle... Elle a compris que... Que c'était la merde, quoi...

Houfff... Ça tirait méchamment sur le collier étran-gleur, là...

Heureusement un serveur arrivait :

— Monsieur ?

— Un Perrier citron, s'il vous plaît...

— Et la demoiselle ?

— Cognac... Double...

— Elle parle du jardin, pas de la maison...

— Ouais... Euh... On va pas chipoter, hein ?

— Tu vas partir ?

— Je viens de te le dire. J'ai déjà mon billet...

— Tu pars quand ?

— Demain soir...

— Pardon ?

— Je croyais que t'en avais marre de bosser pour les autres...

— Bien sûr que j'en ai marre mais qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ?

Camille farfouilla dans son sac et sortit son carnet.

— Nan, nan, c'est fini, ça... se défendit-il en croisant ses mains devant son visage. Je suis plus là, je te dis...

Elle tournait les pages.

— Regarde... dit-elle, en le tournant vers lui.

— C'est quoi cette liste ?

— C'est tous les endroits qu'on a repérés, Paulette et moi, pendant nos promenades...

— Les endroits de quoi ?

— Les endroits vides où tu pourrais monter ton affaire... C'est pensé tu sais... Avant de noter les adresses, on en a vachement discuté toutes les deux ! Ceux qui sont soulignés ce sont les mieux... Celui-là là surtout, ce serait super... Une petite place derrière le Panthéon... Un ancien café tout bien dans son jus, je suis sûr que ça te plairait...

Elle goba la fin de son cognac.

— Tu délires complètement... Tu sais combien ça coûte d'ouvrir un resto ?

— Non.

— Tu délires complètement... Bon, allez... Faut que j'aille finir de ranger mes affaires... Je dîne chez Philou et Suzy ce soir, tu viens ?

Elle lui attrapa le bras pour l'empêcher de se relever.

— J'en ai de l'argent, moi...

— Toi ? Tu vis toujours comme une mendigote !

— Oui parce que je veux pas y toucher... Je ne l'aime pas ce blé-là, mais à toi, je veux bien le donner...

- ...

— Tu te souviens quand je t'ai dit que mon père était assureur et qu'il était mort d'un... d'un accident du travail, tu te souviens ?