38114.fb2 Ensemble, c’est tout - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 18

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Quelques jours plus tard, elle tenait son lascar :

— Vous savez, j'ai une cheminée !

— Pardon ? Ah ! Oh ! C'est vous... Bonjour mademoiselle. Triste temps, n'est-ce pas ?

— Vous l'avez dit ! Et pourquoi vous enlevez votre bonnet alors ?

— Eh bien euh... Je... Je vous saluais, n'est-ce pas ?

— Mais non voyons, remettez-le ! Vous allez attraper la crève ! Je vous cherchais justement. Je voulais vous inviter à dîner au coin du feu un de ces soirs...

— Moi ? s'étrangla-t-il.

— Oui ! Vous !

— Oh, non, mais je... euh... Pourquoi ? Vraiment c'est...

— C'est quoi ? lâcha-t-elle soudain fatiguée, alors qu'ils étaient tous les deux en train de grelotter devant leur épicerie préférée.

— C'est... euh...

— C'est pas possible ?

— Non, c'est... C'est trop d'honneur !

— Ah ! s'amusait-ellè, c'est trop d'honneur... Mais non, vous verrez, ce sera très simple. C'est d'accord alors ?

— Eh bien, oui... je... je serais ravi de partager votre table...

— Euh... Ce n'est pas vraiment une table, vous savez...

— Ah bon ?

— Plutôt un pique-nique... Un petit repas à la bonne franquette...

— Très bien, j'adore les pique-niques ! Je peux même venir avec mon plaid et mon panier, si vous voulez...

— Votre panier de quoi ?

— Mon panier de pique-nique !

— Un truc avec de la vaisselle ?

— Des assiettes en effet, des couverts, une nappe, quatre serviettes, un tire-bou...

— Oh oui, très bonne idée ! Je n'ai rien de tout cela ! Mais quand ? Ce soir ?

— Eh bien, ce soir... enfin... je... — Vous quoi ?

— C'est-à-dire que je n'ai pas prévenu mon colocataire...

— Je vois. Mais il peut venir aussi, ce n'est pas un problème.

— Lui ? s'étonna-t-il, non... pas lui. D'abord je ne sais pas si... Enfin si c'est un garçon très convenable... Je... Entendons-nous, je ne parle pas de ses mœurs, même si... enfin... je ne les partage pas, voyez-vous, non, je pense plutôt à... Oh, et puis il n'est pas là ce soir. Ni aucun autre soir d'ailleurs...

— Récapitulons, s'agaça Camille, vous ne pouvez pas venir parce que vous n'avez pas prévenu votre coloc' qui n'est jamais là de toute façon, c'est bien ça ?

Il piquait du nez et tripotait les boutons de son manteau.

— Hé, je ne vous force pas, hein ? Vous n'êtes pas obligé d'accepter, vous savez...

— C'est que...

— C'est que quoi ?

— Non, rien. Je viendrai.

— Ce soir ou demain. Parce qu'après je retravaille jusqu'à la fin de la semaine...

— D'accord, murmura-t-il, d'accord, demain... Vous... Vous serez là, n'est-ce pas ?

Elle secoua la tête.

— Mais vous êtes vraiment compliqué, vous ! Bien sûr que je serai là puisque je vous invite !

Il lui sourit gauchement.

— À demain alors ?

— À demain mademoiselle.

— Vers huit heures ?

— A vingt heures précises, je le note.

Il s'inclina et tourna les talons.

— Hé!

— Pardon ?

— Il faut prendre l'escalier de service. J'habite au septième, la porte n° 16, vous verrez, c'est la troisième sur votre gauche...

D'un mouvement du bonnet, il lui fit savoir qu'il avait entendu.

11

— Entrez, entrez ! Mais vous êtes magnifique !

— Oh, rougit-il, ce n'est qu'un canotier... Il appartenait à mon grand-oncle et, pour un pique-nique, j'ai pensé que...