38852.fb2 Le pendule de Foucault - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 64

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– 53 –

Ne pouvant non plus diriger ouvertement les destinées terrestres, parce que les gouvernements s'y opposeraient, cette association mystérieuse ne peut agir autrement que par le moyen des sociétés secrètes... Ces sociétés secrètes, créées à mesure qu'on en a besoin, sont détachées par bandes distinctes et opposées en apparence, professant respectivement, et tour à tour, les opinions du jour les plus contraires, pour diriger séparément, et avec confiance, tous les partis politiques, religieux, économiques et littéraires, et elles sont rattachées, pour y recevoir une direction commune, à un centre inconnu où est caché le ressort puissant qui cherche ainsi à mouvoir invisiblement tous les sceptres de la terre.

J. M. HOENE-WRONSKI, cité par P. Sédir, Histoire et doctrine des Rose-Croix, Paris, Collection des Hermétistes, 1910, pp. 7-8.

Un jour, je vis monsieur Salon sur le seuil de son atelier. Soudain, entre chien et loup, je m'attendais qu'il poussât le cri de la chouette. Il me salua comme un vieil ami et me demanda comment ça allait là-bas. Je fis un geste vague, lui souris, et filai.

M'assaillit de nouveau la pensée d'Agarttha. De la manière dont me les avait exposées Agliè, les idées de Saint-Yves pouvaient apparaître fascinantes pour un diabolique, mais pas inquiétantes. Et pourtant, dans les paroles et dans le visage de Salon, à Munich, j'avais perçu de l'inquiétude.

Ainsi, en sortant, je décidai de faire un saut en bibliothèque et de chercher la Mission de l'Inde en Europe.

Il y avait l'habituelle cohue dans la salle des fichiers et au bureau de prêt. En jouant des coudes je m'emparai du tiroir que je cherchais, trouvai l'indication, remplis la fiche et la passai à l'employé. Il m'informa que le livre était en main et, ainsi qu'il arrive dans les bibliothèques, il paraissait en jouir. Mais, juste à cet instant, j'entendis une voix dans mon dos : « Permettez, il est bien ici, je viens de le rendre. » Je me retournai. C'était le commissaire De Angelis.

Je le reconnus, et lui aussi me reconnut – trop vite, dirais-je. Je l'avais vu en des circonstances qui, pour moi, étaient exceptionnelles ; lui, au cours d'une enquête de routine. Par ailleurs, à l'époque d'Ardenti j'avais une barbiche clairsemée et les cheveux un peu plus longs. Quel œil.

M'aurait-il tenu sous contrôle depuis mon retour ? Ou sans doute n'était-il qu'un bon physionomiste, les policiers doivent cultiver l'esprit d'observation, mémoriser les visages, et les noms...

« Monsieur Casaubon ! Et nous lisons les mêmes livres ! »

Je lui tendis la main : « Maintenant, je pourrais être professeur, depuis longtemps. Et même passer le concours pour entrer dans la police, comme vous-même me l'avez conseillé, un beau matin. Ainsi aurai-je les livres le premier.

– Il suffit d'arriver le premier, me dit-il. Mais à présent le livre est revenu, vous pourrez le récupérer un peu plus tard. Pour l'instant, laissez-moi vous offrir un café. »

L'invitation m'embarrassait, mais impossible de me dérober. Nous allâmes nous asseoir dans un bar du coin. Il me demanda comment il se faisait que je m'occupais de la mission de l'Inde, et je fus tenté de lui retourner sa question : pourquoi s'en occupait-il, lui ; mais je décidai de protéger d'abord mes arrières. Je lui dis que je poursuivais, à temps perdu, mes études sur les Templiers : les Templiers, selon von Eschenbach, quittent l'Europe et se rendent en Inde, et, selon certains, dans le royaume d'Agarttha. Maintenant, c'était à lui de se découvrir. « Plutôt, dites-moi : pourquoi donc ça vous intéresse vous aussi ?

– Oh, vous savez, répondit-il, depuis que vous m'avez conseillé ce livre sur les Templiers, j'ai commencé à me faire une culture sur le sujet. Vous savez mieux que moi que des Templiers on arrive automatiquement à Agarttha. » Touché. Puis il dit : « Je plaisantais. Je cherchais le livre pour d'autres raisons. C'est parce que... » Il hésita. « Bref, quand je ne suis pas en service, je fréquente les bibliothèques. Pour ne pas devenir une machine, ou pour ne pas rester un flic, je vous laisse le choix de la formule la plus aimable. Mais vous, racontez-moi. »

Je paradai dans un résumé autobiographique, jusqu'à la merveilleuse histoire des métaux.

Il me demanda : « Mais là, dans cette maison d'édition, et dans l'autre à côté, vous ne faites pas des livres de sciences mystérieuses ? »

Comment pouvait-il être au courant des éditions Manuzio ? Informations recueillies quand il tenait Belbo sous surveillance, des années auparavant ? Ou était-il encore sur les traces d'Ardenti ?

« Avec tous les types comme le colonel Ardenti qui se présentaient chez Garamond et que Garamond cherchait à refiler à Manuzio, dis-je, monsieur Garamond a décidé de cultiver le filon. Il paraît qu'il rapporte. Si vous cherchez des types comme le vieux colonel, là vous en trouvez à la pelle. »

Il dit : « Oui, mais Ardenti a disparu. Quant aux autres, j'espère que non.

– Pas encore, et j'ai envie de dire : malheureusement. Mais passez-moi une curiosité, commissaire. J'imagine que dans votre métier, des gens qui disparaissent, ou pire, ça vous arrive chaque jour. Vous consacrez à chacun un temps aussi... long? »

Il me regarda d'un air amusé : « Et qu'est-ce qui vous fait pen set que je consacre encore du temps au colonel Ardenti ? »

Bon, d'accord, il jouait et il avait relancé. Il me fallait le courage de voir, et il lui faudrait découvrir ses cartes. Je n'avais rien à perdre. « Allons, commissaire, dis-je, vous savez tout sur les éditions Garamond et sur les éditions Manuzio, vous êtes ici pour chercher un livre sur Agarttha...

– Pourquoi, à l'époque Ardenti vous avait parlé d'Agarttha ? »

Touché, de nouveau. En effet, Ardenti nous avait parlé aussi d'Agarttha, si j'avais bonne mémoire. Je m'en tirai bien : « Non, mais il avait une histoire sur les Templiers, s'il vous en souvient.

– Exact », dit-il. Puis il ajouta : « Mais il ne faut pas croire que nous, on suit un cas et un seul tant qu'il n'est pas résolu. Ça n'arrive qu'à la télévision. Etre policier, c'est comme être dentiste : un patient se présente, on lui donne un coup de fraise, on lui met un pansement, il revient quinze jours après, et entre-temps on suit cent autres patients. Un cas comme celui du colonel peut moisir dans les archives pendant dix ans, et puis, au cours d'une autre enquête, en prenant les aveux d'un clampin quelconque, un indice refait surface, bang, court-circuit mental, et on y repense un certain temps... Jusqu'à ce que se déclenche un autre court-circuit, ou bien plus rien ne se déclenche, et bonsoir !

– Et vous, qu'avez-vous trouvé récemment qui vous a déclenché le court-circuit ?

– Question indélicate, ne pensez-vous pas ? Mais il n'y a pas de mystères, croyez-moi. Le colonel est revenu sur le tapis par hasard, nous avions à l'œil un mec, pour de tout autres raisons, et nous nous sommes rendu compte qu'il fréquentait le club Picatrix, vous avez dû en entendre parler...

– Non, je connais la revue, mais pas l'association. Qu'est-ce qui s'y passe ?

– Oh rien, rien, des gens tranquilles, peut-être un peu exaltés. Mais je me suis rappelé qu'Ardenti aussi y avait ses habitudes – toute l'habileté du policier consiste à se rappeler où il a déjà entendu un nom ou vu un visage, même à dix années de distance. C'est ainsi que je me suis demandé ce qui se passait chez Garamond. Tout simplement.

– Qu'est-ce qu'il a à voir, le club Picatrix, avec la police politique ?

– Ce doit être l'impudence d'une conscience sans tache, mais vous avez l'air d'être terriblement curieux.

– C'est vous qui m'avez invité à prendre un café.

– En effet, et nous sommes l'un et l'autre en dehors du service. Notez bien, d'un certain point de vue, en ce monde tout a quelque chose à voir avec tout. » C'était un beau philosophème hermétique, pensai-je. Mais aussitôt il ajouta : « Par là, je ne suis pas en train de vous dire que ces gens ont quelque chose à voir avec la politique, mais vous savez... Naguère nous allions chercher les brigadistes rouges dans les maisons squattées et les brigadistes noirs dans les clubs d'arts martiaux, aujourd'hui on pourrait arriver à l'inverse. Nous vivons dans un monde bizarre. Je vous l'assure, mon métier était plus facile il y a dix ans. Aujourd'hui, même entre les idéologies il n'y a plus de religion. Parfois, je voudrais passer aux stups. Au moins là, un qui écoule de l'héroïne écoule de l'héroïne et on ne discute pas. Des valeurs sûres, et ça roule ! »

Il demeura quelques instants en silence, indécis – je crois. Puis il sortit de sa poche un carnet qui avait l'air d'un livre de messe. « Écoutez Casaubon, vous fréquentez par métier des gens étranges, et vous allez chercher dans les bibliothèques des livres encore plus étranges. Aidez-moi. Que savez-vous de la synarchie ?

– Maintenant, grâce à vous, je vais avoir bonne mine. Presque rien. J'en ai entendu parler à propos de Saint-Yves, et c'est tout.

– Et qu'est-ce qu'on en dit autour de vous ?

– Si on en parle autour de moi, c'est à mon insu. A franchement parler, pour moi ça sent le fascisme.

– Et de fait, beaucoup de ces thèses sont reprises par l'Action française. Mais si les choses en restaient là, j'aurais le pied à l'étrier. Je trouve un groupe qui parle de synarchie et je réussis à lui donner une couleur. Mais je suis en train de me faire une culture sur le sujet, et j'apprends que, vers 1929, certains Vivian Postel du Mas et Jeanne Canudo fondent le groupe Polaris qui s'inspire du mythe d'un Roi du Monde, et puis proposent un projet synarchique : service social contre profit capitaliste, élimination de la lutte des classes à travers des systèmes coopératifs... On dirait un socialisme de type fabian, un mouvement personnaliste et communautaire. Et de fait, aussi bien Polaris que les fabians irlandais, ils sont accusés d'être les émissaires d'un complot synarchique mené par les juifs. Et qui les accuse ? Une Revue internationale des sociétés secrètes, qui parlait d'un complot judéo-maçonnico-bolchevique. Nombre de ses collaborateurs sont liés à une société intégriste de droite, plus secrète encore, la Sapinière. Et ils disent que toutes les organisations politiques révolutionnaires ne sont que la façade d'un complot diabolique, ourdi par un cénacle occultiste. Vous me direz, d'accord, nous nous sommes trompés, Saint-Yves finit par inspirer des groupes réformistes, la droite fait flèche de tout bois et les voit tous comme des filiations démo-pluto-socialo-judaïques. Mussolini aussi faisait comme ça. Mais pourquoi les accuse-t-on d'être dominés par des cénacles occultistes ? Pour ce que j'en sais, allez voir le club Picatrix, ce sont là des gens qui pensent bien peu au mouvement ouvrier.

– C'est ce qu'il me semble à moi aussi, ô Socrate. Et alors ?

– Merci pour le Socrate, mais voici le plus drôle. Plus je lis sur le sujet et plus j'ai les idées confuses. Dans les années quarante naissent différents groupes qui se disent synarchistes, et ils parlent d'un nouvel ordre européen guidé par un gouvernement de sages au-dessus des partis. Et où finissent-ils par converger, ces groupes ? Dans les milieux collaborationnistes de Vichy. Alors, vous me dites, nous nous sommes trompés de nouveau, la synarchie est de droite. Halte-là. Après avoir tant lu, je me rends compte que sur un seul thème ils sont tous d'accord : la synarchie existe et gouverne secrètement le monde. Mais là vient le mais...

– Mais ?

– Mais le 24 janvier 1937, Dimitri Navachine, maçon et martiniste (j'ignore ce que veut dire martiniste, mais ça m'a l'air d'une de ces sectes), conseiller économique du Front populaire, après avoir été directeur d'une banque moscovite, est assassiné par une Organisation secrète d'action révolutionnaire et nationale, mieux connue sous le nom de Cagoule, financée par Mussolini. On dit alors que la Cagoule est dans les mains d'une synarchie secrète et que Navachine aurait été tué parce qu'il en avait découvert les mystères. Un document sorti des milieux de gauche dénonce, pendant l'occupation allemande, un Pacte synarchique de l'Empire, responsable de la défaite française, et le pacte serait la manifestation d'un fascisme latin de type portugais. Mais ensuite il ressort que le pacte aurait été rédigé par les dames du Mas et Canudo, et qu'il contient les idées qu'elles avaient publiées et publicisées partout. Rien de secret. Mais comme secrètes, mieux, archisecrètes, ces idées, un certain Husson les révèle en 1946, dénonçant un pacte synarchique révolutionnaire de gauche, et il l'écrit dans un Synarchie, panorama de 25 années d'activité occulte, en signant... attendez que je cherche, voilà, Geoffroy de Charnay.

– Ça c'est la meilleure, dis-je, de Charnay est le compagnon de Molay, le grand maître des Templiers. Ils meurent ensemble sur le bûcher. Nous avons ici un néo-Templier qui attaque la synarchie depuis la droite. Mais la synarchie naît à Agarttha, qui est le refuge des Templiers !

– Qu'est-ce que je vous disais ? Voilà que vous me donnez une piste de plus, voyez-vous. Malheureusement, elle ne sert qu'à augmenter la confusion. Par conséquent, à droite on dénonce un Pacte synarchique de l'Empire, socialiste et secret, qui n'a rien de secret, mais le même pacte synarchique secret, vous l'avez vu, est aussi dénoncé à gauche. Et maintenant, venons-en à une nouvelle interprétation : la synarchie est un complot jésuite pour renverser la Troisième République. Thèse exposée par Roger Mennevée, de gauche. Pour que je me la coule douce, mes lectures me disent aussi qu'en 1943, dans certains milieux militaires de Vichy, certes pétainistes mais anti-allemands, circulent des documents qui démontrent comment la synarchie est un complot nazi : Hitler est un Rose-Croix influencé par les maçons, lesquels, comme vous voyez ici, passent du complot judéo-bolchevique au complot impérial allemand.

– Et comme ça nous voilà bien.

– Et si c'était tout. Voici une autre révélation. La synarchie est un complot des technocrates internationaux. Un certain Villemarest le soutient en 1960, Le 14e complot du 13 mai. Le complot techno-synarchique veut déstabiliser les gouvernements, et, pour ce faire, provoque des guerres, appuie et fomente des coups d'État, provoque des scissions internes dans les partis politiques en favorisant les luttes de courants... Vous reconnaissez ces synarques ?

– Mon Dieu, c'est l'E.I.M., l'État Impérialiste des Multinationales tel qu'en parlaient les Brigades rouges il y a quelques années...

– Réponse exacte ! Et à présent, que fait le commissaire De Angelis s'il trouve quelque part une référence à la synarchie ? Je le demande à monsieur Casaubon, expert ès Templiers.

– Moi je dis qu'il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu'il existe un complot universel.

– Vous plaisantez, mais moi...

– Je ne plaisante pas. Venez lire les manuscrits qui arrivent chez Manuzio. Mais si vous voulez une explication plus terre à terre, c'est comme l'histoire du bègue qui dit qu'on n'a pas voulu le prendre comme annonceur à la radio parce qu'il n'est pas inscrit au parti. Il faut toujours attribuer à quelqu'un ses propres échecs, les dictatures trouvent toujours un ennemi extérieur pour unir leurs partisans. Comme disait l'autre, pour chaque problème complexe il y a une solution simple, et elle est mauvaise.

– Et si moi je trouve dans un train une bombe enroulée dans une feuille ronéotée qui parle de synarchie, je me contente de dire que c'est une solution simple pour un problème complexe ?

– Pourquoi ? Vous avez trouvé des bombes dans les trains qui... Non, excusez-moi. Vraiment ça ne devrait pas être mes oignons. Mais alors pourquoi m'en parlez-vous ?

– Parce que j'espérais que vous en sauriez plus que moi. Parce que peut-être ça me soulage de voir que vous non plus vous ne vous y retrouvez plus. Vous dites que vous devez lire trop de fous, et vous le considérez comme une perte de temps. Moi pas, pour moi les textes de vos fous – je dis vos, ceux des gens normaux – sont des textes importants. Pour moi, le texte d'un dingue peut expliquer comment raisonne celui qui met la bombe dans le train. Ou vous avez peur de devenir un indic ?

– Non, parole d'honneur. Au fond, chercher des idées dans les fichiers, c'est mon métier. S'il me vient sous la main le bon renseignement, je me souviendrai de vous. »

Tandis qu'il se levait, il laissa tomber la dernière question : « Et, parmi vos manuscrits... vous n'avez jamais trouvé quelque allusion au Très ?

– Qu'est-ce que c'est ?

– Je ne le sais pas. Ce doit être une association, ou quelque chose de ce genre, je ne sais même pas si ça existe vraiment. J'en ai entendu parler, et ça m'est venu à l'esprit à propos des fous. Saluez de ma part votre ami Belbo. Dites-lui que je ne suis pas en train de pister vos faits et gestes. C'est que je fais un sale boulot, et, par malheur, il me plaît. »

En revenant chez moi, je me demandais qui avait remporté le morceau. Lui, il m'avait raconté une quantité de choses, moi rien. A être soupçonneux, peut-être m'avait-il soutiré quelque chose sans que je m'en sois rendu compte. Mais à être soupçonneux on tombe dans la psychose du complot synarchique.

Lorsque je racontai l'épisode à Lia, elle dit : « A mon avis, il était sincère. Il voulait réellement dire ce qu'il avait sur le cœur. Tu crois qu'à la préfecture de police tu trouves quelqu'un qui lui prête l'oreille quand il se demande si Jeanne Canudo était de droite ou de gauche ? Lui, il voulait seulement comprendre si c'était lui qui ne comprenait pas, ou si l'histoire était vraiment trop difficile. Et toi, tu n'as pas su lui donner l'unique réponse vraie.

– Il y en a une ?

– Bien sûr. Qu'il n'y a rien à comprendre. Que la synarchie c'est Dieu.

– Dieu ?

– Oui. L'humanité ne supporte pas la pensée que l'homme est né par hasard, par erreur, seulement parce que quatre atomes insensés se sont tamponnés sur l'autoroute mouillée. Et alors, il faut trouver un complot cosmique, Dieu, les anges ou les diables. La synarchie remplit la même fonction sur des dimensions plus réduites.

– Et alors, il fallait que je lui explique que les gens mettent des bombes dans les trains parce qu'ils sont à la recherche de Dieu ?

– Peut-être. »