39055.fb2 Malataverne - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 4

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La clarté qui venait du ciel augmentait insensiblement et la terre prenait par places des teintes laiteuses. Le goudron de la route restait noir, mais les talus herbeux s'éclairaient vaguement. À gauche, c'était le val qui s'ouvrait, invisible, mais que Robert devinait, sentait à une fraîcheur qui montait en rampant au flanc des prés. À droite, c'était tantôt une terre en pente raide filant vers le sommet noyé de nuit, tantôt un bosquet, tantôt une roche coupée à pic et qui surplombait un virage. Dans sa course, Robert n'entendait que le vent siffler à ses oreilles; mais, dès qu'il s'arrêtait, il percevait le bourdonnement ininterrompu des cascades.

Il courait sans fatigue, dans cette descente coupée seulement par quelques paliers très courts. L'air frais s'engouffrait dans sa chemise ouverte et caressait son dos encore moite.

Il venait de dépasser le raidillon lorsqu'un coup de sifflet l'arrêta. Il avait reconnu le signal de ralliement, cette dégringolade de notes mise au point par Serge. Il gagna le côté gauche de la chaussée et répondit au signal. Il y eut alors un bruit de branches écartées et la voix de Christophe sortit des bosquets plantés en contrebas de la route.

- Amène-toi un peu, face de rat!

Robert dévala le talus. Les deux autres étaient là, étendus dans l'herbe.

- Et alors? demanda Robert.

Ils se mirent à rire.

- Alors quoi? Tu ne vas tout de même pas dire que tu te faisais du souci pour nous?

- Et la moto?

- T'inquiète pas, elle est planquée. Et le butin aussi. Et demain matin je ferai un petit saut à l'Arbresle pour liquider tout ça.

- Tout de même, on a eu chaud! Si le vieux avait détaché son clébard un peu plus vite, je crois bien qu'il nous aurait eus.

Serge et Christophe se mirent à rire. Leur rire ne sonnait pas très juste et Christophe avait une drôle de façon de se claquer les cuisses.

- Tu parles d'une affaire, lança Serge. Ces coups-là, c'est de l'entraînement. Ça nous apprend à réagir et à nous contrôler. C'est très important de savoir prendre une décision à toute vitesse sans perdre son sang-froid.

- C'est vrai, dit Christophe. Et il faut reconnaître que vous en avez bigrement besoin. Vous avez tendance à vous affoler pour un rien. Surtout toi, Robert; je suis sûr que si je n'avais pas eu le réflexe de te prendre le sac, tu le laissais sur place.

Robert se redressa en lançant:

- Pour qui tu me prends? Tu crois que j'ai envie de travailler pour rien?

- Tu vois, lança Christophe, tu n'y es pas. C'est pas tellement à cause de la came, qu'il fallait sauver le sac. C'est un sac à sel que j'ai piqué à mon vieux. Rien qu'avec ça, on pouvait se faire coincer si les cognes n'étaient pas des crêpes.

Quelques instants passèrent. Robert ne répondit pas. Il restait immobile, respirant lentement l'air déjà frais qui sentait l'herbe et la terre.

- C'est égal, dit Serge, sans leur saloperie de poules, on se serait drôlement sucrés...

Robert l'interrompit pour préciser:

- C'était pas des poules, c'était des pintades.

- Des fois, c'est utile de frayer avec une fermière, on s'instruit.

Serge avait dit cela sérieusement, d'un ton sec, presque cassant. Christophe se mit à rire. Robert ne dit rien. Il demeura les lèvres serrées, fixant la tache pâle que faisaient dans la nuit le visage mince de Serge et ses cheveux blonds. Il y eut un bref silence après le rire de Christophe, puis Serge ajouta, toujours sur le même ton:

- Il y a comme ça des tas de choses qu'on peut apprendre au cul des vaches, avec les bouseux.

La colère de Robert monta. Il se contint un instant, la gorge serrée, mais quelque chose de plus fort que lui le fit se dresser à demi. Les poings crispés, les muscles tendus, il lança:

- Tu voudrais pas la boucler, merdeux! Il y en a marre avec ça!

Serge ébaucha un mouvement en répétant à mi-voix:

- Merdeux!... Merdeux!

Mais déjà Christophe était entre eux, un genou au sol, écartant les bras, il les contraignait à se rasseoir.

- Ça va pas, non? En tout cas, si vous voulez régler vos comptes, je veux bien arbitrer, mais faudra choisir un autre moment.

- Faudrait pas longtemps pour que je lui règle le sien, ragea Serge. Tout ce que je risquerais, ce serait de me salir!

- Pauvre mec, soupira Robert, je te l'arrangerais, ta gueule de gonzesse!

- C'est tout, oui?

Ils se turent. Christophe leur laissa le temps de ravaler leur rage, puis, très calme, il reprit:

- Et tout ça, à cause de ces bestioles. Ce qu'il faut être cons! Ce qu'on peut s'en foutre que ce soit des dindes ou des poules ou des autruches! Tout ce qu'on peut dire, c'est que sans elles, on faisait une sacrée razzia.

- Il y en a tout de même pas mal? demanda Robert.

- Ça fait pas une fortune, mais c'est toujours ça.

Ils se turent un moment, puis Robert qui s'était approché de Christophe demanda:

- Et qu'est-ce que vous êtes venus faire ici?

- T'attendre. Quand on a vu que tu ne rappliquais pas, on s'est bien douté que tu étais allé voir ta môme.

Comme les deux autres riaient, Robert haussa la voix pour lancer:

- Et alors, j'ai peut-être pas le droit? Vous n'allez pas remettre ça, non?

- Si, monsieur, tu as le droit. Mais nous, on a le droit de se marrer.

Robert se leva.

- C'est bon, dit-il, il faut que je rentre.

- Holà, pas si vite, petite tête, on a une affaire sérieuse à te proposer.

Sans se lever, Christophe lui avait saisi une cheville. Robert se laissa tomber dans l'herbe et s'adossa au talus. Déjà, un peu de rosée perlait dont la fraîcheur traversait sa chemise et gagnait son dos.

- Alors?

Christophe prit son temps, puis, à voix basse, il demanda:

- Tu te souviens de ce qu'on disait l'autre jour, à propos des motos?

Robert laissa filer un soupir.

- Tu sais bien que moi, c'est impossible. Serge peut-être, si ses vieux se décident, mais moi...

- Mes vieux sont des cons, grogna Serge. Si j'attends après eux, j'aurai l'âge de me faire promener dans une petite charrette quand ils se décideront.

Ils se mirent à rire tous les trois; s'arrêtant soudain, Christophe interrompit les deux autres.

- Bouclez-la voir un peu!

Ils se turent. Très loin vers le sud, une voiture ronronnait.

- Vaudrait mieux s'écarter un peu de la route. Tant qu'il passe des voitures, on s'en balance, mais il suffirait d'un cycliste qui monte doucement et qui nous entende pour qu'on soit faits.

- Quoi, on n'a pas le droit de prendre le frais? demanda Robert.

Les deux autres pouffèrent.

- Si, remarqua Serge, prendre le frais, mais en parlant des filles ou du beau temps, pas de ce qu'on va te raconter.

Ils descendirent entre les buissons, traversèrent le raidillon et gagnèrent une friche située à mi-pente entre la route et l'Orgeole.

- Ici, on est peinard, observa Christophe.

Ils cherchèrent un endroit où les ronces laissaient place à une tache de chiendent et ils s'installèrent. L'herbe était sèche, très haute, et craquait chaque fois qu'ils remuaient. Tout autour d'eux, la nuit bruissait dans les murgers épais et les genêts. La voiture qu'ils avaient entendue passa au-dessus d'eux, faisant émerger de la nuit pour un instant les haies et les arbres de bordure, puis le bourdonnement de son moteur se perdit dans le bas-fond du côté de Sainte-Luce.

- Qui veut une sèche? demanda Serge.

En se servant, Robert reconnut au toucher le papier cellophane des paquets de cigarettes de luxe.

- Des américaines, tu te mets bien.

- Mes vieux fument que ça, j'ai pas le choix si je les veux à l'œil. Évidemment, c'est pas du tabac de plombier, tu m'excuseras.

- Le plombier, y t'emmerde!

- Vous remettez ça! grogna Christophe.

- Il m'énerve, ce merdeux, dit encore Robert tandis que Serge ricanait.

Il y eut un instant de silence puis Christophe frotta une allumette. L'un après l'autre les visages sortirent de l'ombre, s'approchant de la flamme que protégeait la main de Christophe. Ils fumèrent quelques minutes sans parler puis, toujours à voix basse, Christophe expliqua:

- Bon, pour en venir à notre affaire, tu es bien d'accord qu'on ne pourra jamais rien faire de vraiment marrant tant que vous n'aurez pas chacun une moto?

- Oui, répondit Robert, mais moi, c'est impossible.

- Tu es une vraie tarte. Nous, le pognon, on t'en a trouvé.

Robert se mit à rire.

- Oui, deux mille balles de fromages! Faudra en visiter des fermes avant d'y arriver!

Christophe lui empoigna le bras en disant:

- Non, écoute, petit, pour le moment, on n'en est pas à déconner. Ce qu'on prépare, c'est du sérieux. Le tout est de savoir si tu tiens à ta pétrolette et si tu veux risquer le coup avec nous.

- Dis toujours, on verra bien.

- Ah! non, pas d'histoires. Ou tu y tiens vraiment et tu marches, ou tu t'en fous et tu laisses tomber. Nous, on peut faire sans toi. Et ça permettra d'acheter une plus grosse cylindrée pour Serge.

- Sans compter, coupa Serge, qu'il nous restera peut-être encore du pognon.

- Enfin quoi, je voudrais tout de même savoir d'où vous comptez le sortir, ce fric?

De nouveau, la main épaisse et lourde de Christophe se ferma sur son bras.

- Tu n'y es pas. Comprends-moi, on ne peut pas t'affranchir sans être sûr que tu marches. Tout ce qu'on peut te dire, c'est que c'est du tout cuit. Aucun risque, et la certitude de réussir.

- Alors, dit Robert, si c'est comme ça, pourquoi je ne marcherais pas? Est-ce que vous m'avez déjà vu me dégonfler, des fois?

Christophe hésita, parut chercher ses mots, puis, plus lentement, plus bas aussi, il dit:

- Non, bien sûr, mais là, c'est tout de même un gros coup.

- Enfin, puisque tu me dis qu'il n'y a pas de risque?

Encore une fois, Christophe se tut. À plusieurs reprises, il se racla la gorge mais, comme il ne se décidait pas, ce fut Serge qui parla.

- Ce qu'il y a, tu comprends, c'est qu'un coup comme ça, d'abord, il faut y aller franco. Faut pas hésiter. Une fois qu'on est en route, tout doit être fait proprement en suivant notre plan. À la seconde près. Sinon...

Il s'arrêta et Robert intervint:

- Sinon on se fait coincer.

Christophe éleva la voix.

- Non, face de rat. On te dit qu'on ne risque rien. La seule chose, c'est qu'on peut rater notre coup, si on s'y prend mal; et après, pour en retrouver un pareil, j'ai l'impression qu'il faudra aller loin!

Quand il se tut, ils tendirent l'oreille tous les trois pendant quelques secondes puis, comme le murmure de la friche se refermait autour d'eux, Serge dit:

- Tu ne devrais pas gueuler comme ça.

- Je sais, ragea Christophe, mais c'est cette crêpe-là qui me fout en rogne!

Il marqua une pause puis, s'adressant à Robert, sans crier, mais avec des mots qui avaient peine à passer entre ses dents serrées, il demanda:

- Alors, tu marches avec nous, oui ou merde?

Robert n'hésita plus.

- Oui, dit-il, bien sûr que je marche.

Et tout bas, se penchant un peu vers l'oreille de Christophe, il modula le signal de ralliement. Les deux autres en firent autant, puis se frappant tour à tour dans la main, ils prononcèrent trois fois:

- Top pour lui, top pour toi, top pour moi.

Christophe laissa s'écouler quelques instants. Du côté de Sainte-Luce, une voiture devait manœuvrer dans une cour ou une ruelle. Deux chiens aboyèrent puis la voiture s'éloigna et les chiens se turent.

- C'est bon, dit Christophe. À présent on peut y aller. Voilà... C'est Serge qui nous a trouvé cette combine. Tu...

Christophe cherchait ses mots. Il se tut, essaya de reprendre, puis, s'énervant soudain, il dit à Serge:

- Explique-lui, toi... tu... Enfin, c'est toi qui as vu.

Serge se rapprocha un peu et se pencha vers Robert.

- C'est bien simple, commença-t-il, tu connais la mère Vintard de Malataverne?

- Bien sûr, on lui a assez souvent fauché ses pommes, à cette vieille sourdingue.

- Oui, mais cette fois, c'est plus de pommes qu'il s'agit, mais de son magot. Et j'aime mieux te dire qu'il a l'air plutôt rondelet.

Serge parlait plus vite que Christophe. Il ne cherchait jamais ses mots et, lorsqu'il s'arrêta, Robert comprit que c'était pour lui laisser le temps de répondre. Il réfléchit un instant, puis demanda simplement:

- Et alors?

- Alors, l'autre jour, je suis allé chez elle avec notre bonne, la vieille Noémie, pour acheter des œufs. Ça n'était pas la première fois, mais je n'avais jamais pensé que cette tordue-là pouvait avoir vraiment du pognon. C'est bon, pendant que les deux vieilles font leur petit trafic, moi je dis: "Je vais faire un viron au bord du ruisseau". Je sors, je vais voir la cascade, et, comme ça, je ne sais pas pourquoi, au lieu de revenir directement, je fais le tour de la baraque.

- Tu veux dire que tu es passé derrière, dans les éboulis et les ronciers qui séparent la maison de la vieille des ruines de Malataverne?

- Oui, et même que j'allais m'en retourner à cause des orties, quand j'entends du bruit et la vieille qui ronchonne. Tu sais comme elle est, sourde comme une bûche, mais toujours en train de ronchonner.

- Je sais, quand le maître nous menait en balade de ce côté-là les jeudis, on gonflait des sacs de papier et on s'amusait à lui faire péter à deux mètres dans le dos, elle bougeait pas d'un poil. Elle n'entendait même pas gueuler son clébard.

- Oui, seulement, quand tu lui parles en face, rien qu'à te regarder elle comprend drôlement...

Christophe intervint:

- Bon, ça va, elle est sourdingue, on le sait!

Serge reprit son récit, expliquant comment il avait, par la fenêtre grande ouverte sur la chambre, observé la mère Vintard, qui tirait sa monnaie d'un énorme portefeuille bourré de billets. Il l'avait vue ensuite le placer dans le fond d'un grand pot en grès, laisser tomber dessus une rondelle de bois, et mettre dans le pot l'étamine qui devait lui servir à passer son lait, une louche, une spatule en bois et ses mesures d'un litre et d'un demi-litre. Là, Christophe l'interrompit pour constater:

- Faut pas dire, il y a que des vieilles grippe-sous comme ça pour avoir des idées pareilles. Un qui irait chez elle pour voler regarderait partout sauf dans le fond de ce machin qu'elle laisse comme ça, en plein milieu de sa table tout encombrée d'un tas d'autres saloperies.

- Et vous pensez qu'on pourrait lui piquer? demanda Robert.

- Rien de plus facile, affirma Christophe.

Le plan était dressé. Il était simple en effet. Christophe avait dérobé à son père un peu de l'arsenic qu'il utilisait pour empoisonner les rats; il confectionnerait une boulette de viande qu'il irait jeter par-dessus le mur de la cour dès que la vieille serait couchée. Avant d'entrer dans le clos, il suffirait de lancer quelques pierres dans les ruines pour s'assurer de la mort du chien.

- Le reste, tu comprends, expliqua Christophe, c'est une rigolade. La vieille est tellement sourde qu'on peut forcer la porte en père peinard.

Robert hochait la tête. Il revoyait les abords de la ferme, la cour telle qu'on la découvrait en grimpant le chemin des Froids. Il voyait aussi les ruines de Malataverne, cet amas de tuiles, de poutres, de pierres qu'entouraient encore trois pans de mur. Tout autour, bordant le chemin sur un côté et s'écartant ensuite pour séparer le verger de la maison, courait une murette de pierre sèche surmontée d'un grillage que la mère Vintard rafistolait sans cesse, et qui décrivait dans le pré un grand demi-cercle avant d'atteindre le ruisseau. Comme tous les gamins de Sainte-Luce, Robert avait souvent regardé ces ruines avec le désir d'y pénétrer, de fouiller chaque recoin, de se couler dans l'ombre des vieilles caves. Mais il y avait Fineau, ce grand corniaud rouquin qui se dressait contre le grillage, la babine toujours retroussée sur ses crocs luisants. Il y avait Fineau que tous excitaient de loin mais que personne n'osait approcher.

- Et tu crois vraiment, demanda Robert, que ton truc peut tuer le chien?

- Tu parles, plutôt deux fois. Avec la dose que je lui collerai, une vache y passerait. Et de toute façon, tu sais comme il est, si on s'approche sans qu'il gueule, c'est qu'il y a droit.

- C'est vrai, mais la vieille, où elle couche?

Ce fut Serge qui répondit.

- Son plumard est au fond de la piaule...

Christophe l'interrompit. S'adressant à Robert il précisa:

- Tu n'as d'ailleurs pas à t'occuper de ça. Tu nous donnes la main pour ouvrir parce que la ferraille, c'est un peu ton métier, tu connais ça mieux que nous; ensuite on entre tous les deux, Serge et moi. Toi, tu restes dans la cour pour le cas où un gars passerait sur le chemin.

Robert réfléchit encore un instant puis demanda:

- Et ce serait pour quand?

- Demain soir, vers les minuit.

Il y eut un long silence, meublé seulement par les mille bruits de la friche et le chant de l'Orgeole. La fraîcheur montait toujours du bas-fond et même les grandes herbes mortes, toutes cuites de soleil, s'assouplissaient, trempées de rosée. Robert frissonna sous sa chemise mouillée. Il se tourna vers Christophe et demanda:

- Tu ne crois pas qu'on devrait rentrer, à présent?

- Oui, c'est ce qu'on va faire.

Christophe marqua un temps, se racla la gorge puis reprit:

- Dis donc, ça n'a pas l'air de t'emballer, notre combine?

- Bien sûr que si, affirma Robert. Seulement, vous vous en foutez, vous autres, vous avez vos blousons, moi je n'ai que ma chemise, et elle est trempée. Si ça vous fait rien, j'aimerais bien qu'on rentre.

Ils se levèrent tous les trois.

- Voilà ce que c'est, d'aller frayer aux cinq cents diables, ricana Christophe, nous autres, pas si cons, on les trouve sur place, les mômes.

Ils firent quelques pas en s'accrochant aux ronces puis, s'arrêtant, Serge qui marchait en tête se retourna pour dire:

- Et bientôt, on se paiera des mômes de Lyon. Ce sera une rigolade, cinquante bornes, quand on aura chacun une pétoche.