39205.fb2 N?fertiti dans un champ de canne ? sucre - читать онлайн бесплатно полную версию книги . Страница 7

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– Tu ne préfères pas que je t'en fasse un ici? J'ai du jus d'orange et des pépitos, si tu veux.

– Non, les cafetières électriques font du café dégueulasse.

– Ah…

– Oui. Et puis j'aime sortir le matin à peine réveillée. Me sentir étourdie dans la lumière.

Elle revient du salon en tenant dans les bras son manteau de cuir rouge, sa culotte, ses mi-bas bleu marine immondes, ses Kickers, son sac, son bonnet de lapin (non, je ne lui parie pas des lapins, je vais d'abord aller vérifier) et se rhabille devant moi. La culotte est une sorte de Petit Bateau version années 50, une grande culotte en coton blanc épais qui ressemble plus à un maillot de catcheur qu'à un sous-vêtement féminin. Jusqu'à présent, ce n'est pas ce qui me rendait fou de désir. Elle s'assied sur le lit pour enfiler ses mi-bas. Je commence à me demander si tout ça est bien raisonnable.

Mais en la regardant se relever, avec cette grande culotte et ces mi-bas translucides qui dégoûteraient un militaire priapique en manque, je réalise avec stupéfaction – mais c'est indéniable – que je n'ai jamais rien vu de plus excitant. Ce matériel biologique me jouera des tours. (Depuis, je jure que c'est vrai même si ça paraît inconcevable, les grandes culottes et les mi-bas me mettent dans des états proches de l'hypnose.)

– Tu… Tu ne veux pas prendre une douche?

– Non, je préfère descendre comme ça. Ça m'excite.

(Elle n'aime pas se laver, elle a l'impression de perdre quelque chose, de s'enlever de la vie. (Mais lorsqu'elle entre dans une douche, je me demande: est-ce bien la même personne? – elle y passe vingt minutes, voire une demi-heure, et je ne comprendrai pourquoi que le jour où elle m'invitera à assister à ce spectacle saisissant: elle lave et rince deux ou trois fois chaque centimètre carré de son corps.) Quand elle avait douze ou treize ans, elle gardait parfois la même culotte pendant quatre jours pour pouvoir la sentir ensuite.)

– Tu ne veux pas venir avec moi?

Je décide en une seconde, grâce à mon esprit informatique: de toute évidence, cette fille ne pense, n'agit pas comme nous les normaux, et ne s'embarrasse pas de principes. D'une part elle risque de me trouver collant si je saute du lit pour la suivre en jappant comme un teckel (elle ne doit pas avoir très envie de s'embarrasser d'un type comme moi), d'autre part elle ne s'offusquera certainement pas si je lui demande de repartir seule. Je sais bien que ce n'est pas malin de la laisser filer, mais je me sens si vaseux dans le lit, si poisseux de sommeil et du limon de la nuit, que je n'ai ni le courage de me lever comme un sportif et de m'habiller sale, ni l'envie de lui montrer mon vrai visage (un ahuri blafard, groggy, pâteux) sous les néons du café-tabac. Enfin, quelque chose dans le ton de sa voix, cette question sur le mode négatif qui appelle un «Non, non, ça va…», me laisse entendre qu'elle demande ça par politesse mais se verrait plutôt aller faire un petit tour seule. (Le lendemain, elle m'explique qu'elle a posé sa question de cette manière par timidité, par crainte de paraître envahissante. Les ordinateurs les plus perfectionnés se trompent parfois.)

– Non, je suis assez fatigué, je crois que je vais dormir encore un peu. Tu ne m'en veux pas?

– Non, bien sûr.

– On se voit tout à l'heure au Saxo?

– Si tu veux. Ce soir, plutôt?

– D'accord. Ce soir.

– Tu m'excuses, j'y vais vite mais j'ai envie de chier. Et chez toi, ça me gênerait. C'est bête, hein? C'est comme ça, je préfère aller aux chiottes dans les bars.

Je la regarde enfiler son manteau, elle est très belle. J'ai du mal à m'y faire, mais vraiment, elle est belle. Elle coiffe son bonnet de lapin, me sourit et s'en va. C'est amusant, ce qui m'arrive.

J'essaie de ne pas réfléchir. Pour me distraire, je vais voir si les lapins sont toujours là. Non. Ça ne m'étonne pas. J'ouvre la fenêtre et me penche sur la rambarde de fer forgé noir. La haute et fine silhouette d'Olive en cuir rouge s'éloigne sur le trottoir. De sa démarche de princesse volage, de sa démarche de danseuse en apesanteur qui fait tourner la tête de tous les passants courtauds et balourds qui la croisent, Olive Sohn va chier dans un bar.

Je décide de ne pas aller au Saxo Bar cet après-midi. J'aurais l'air de l'attendre. Je l'attendrais, et ça me rendrait nerveux et honteux. Je boirais: quand elle arriverait enfin, je serais en train de vagir des âneries, allongé sur une banquette. Et tant pis si elle s'y rend plus tôt. Selon les techniciens (je m'accroche), il est toujours utile de faire languir une femme. Plus elle attend, plus elle veut ce qu'elle attend. (Par malchance, il se trouve qu'elle n'attend pas tellement, passe la journée chez Bruno, jusqu'à dix-neuf heures. Il la photographie sous tous les angles. Quelque temps plus tard, en aidant Olive à emménager chez moi, je tombe même sur une planche-contact des photos prises ce jour-là: allongée sur le carrelage de la cuisine, les jambes largement écartées, elle se met un doigt dans la chatte; penchée au-dessus des chiottes, en robe très courte et sans culotte, elle montre ses fesses à l'objectif; à genoux, vue en plongée, elle prend presque toute la bite de Bruno dans sa bouche (bravo), deux ou trois heures après m'avoir quitté; à quatre pattes sur le grand lit de Bruno, elle tourne la tête vers l'objectif, l'air sombre, en s'enfonçant deux doigts dans le cul. Je m'abîme dans ces photos qui m'écœurent. Ces doigts que je ne vois pas baignent dans mon sperme – sur ordre de Bruno, pauvre nouille, qui n'en sait évidemment rien. Ce cul qu'elle ouvre à son objectif pendant que je marche dans le quartier en pensant à elle, elle me l'offrait sans retenue il y a quelques heures à peine. C'est dur à admettre. Irréel, douloureux.)

Après un long bain, je me lève, je vais boire quelques bières dans une brasserie de l'avenue de Clichy, puis je traîne dans les rues jusqu'à vingt heures. J'ai encore très mal aux dents. D'une cabine, je téléphone au dentiste pour prendre rendez-vous.

J'arrive au Saxo Bar à vingt heures précises. Autruche Sans Mesure est déjà là, assise à la même place que d'habitude. Elle porte une longue robe noire, en tissu épais et visiblement lourd (sans doute du velours, mais je n'y connais rien), couverte de plumes et de perles multicolores. Ses cheveux sont relevés en chignon. Devant elle sont disposés un café, un verre d'eau, son paquet de Gitanes et un briquet clinquant chinois, un encrier et un grand cahier de comptes qui paraît dater du siècle dernier – il ressemble à un vieux livre -, sur lequel elle écrit à la plume. À côté, le dernier Houellebecq. Je vais chercher un whisky au comptoir et m'assieds près d'elle.

– Tu as fini le Despentes?

Elle lève les yeux vers moi et m'éclaire aussitôt d'un sourire de gamine surprise, comme si elle ne s'attendait pas à me voir là.

– Oui, au tabac, tout à l'heure. Je suis contente de te voir.

– Moi aussi. Je ne te dérange pas?

– Non, pas du tout, au contraire.

Elle sèche sa plume avec un Kleenex et la range dans un étui à cigare, qu'elle glisse dans un sac noir de docteur (l'un de ces vieux sacs-mallettes qui rappellent de mauvais souvenirs) posé à ses pieds. Il semble plein à craquer. (Lorsque je lui demande ce qu'il y a dedans, elle me répond: «Ça? C'est ma vie.»)

– Et le Houellebecq, c'est bien?

– Je viens à peine de commencer, mais ça me plaît assez.

– Tu as passé un bon après-midi?

– Oui, rien de spécial.

Menteuse.

Pendant qu'elle est aux toilettes, je jette un coup d'œil presque malgré moi sur le cahier qu'elle a laissé ouvert pour que l'encre sèche. Son écriture penchée, rapide, comme poussée par le vent, est presque illisible. Je parviens tout de même à déchiffrer une phrase: «Il me paie et me ramène à l'aéroport.» Je lève la tête. Thierry le barman joue à la belote sur un coin du comptoir avec le patron Nenad. De temps en temps, celui-ci se frotte distraitement la paume de la main gauche. Ça le démange depuis plusieurs jours. C'est mauvais pour Thierry. Quand sa main gauche le gratte de manière persistante, c'est que de l'argent va rentrer sous peu. Quand c'est la main droite, c'est que de l'argent va sortir. Sans se douter de ce qui l'attend, Thierry, qui m'a vu penché sur le cahier d'Olive, m'interpelle.

– Eh ben Titus, mon pote, t'as pas honte? T'es amoureux, hein? Vas-y Wasa!

De toute façon, je ne comptais pas en lire davantage. C'est sa vie privée, son intimité, je n'ai pas à fouiller là-dedans comme un tapir dans un coffret à bijoux. Et puis je n'arrive pas à lire ce qu'elle écrit, alors comme ça c'est réglé. Si, la dernière phrase, tout de même: «Le mouvement dans mon ventre persiste, alimente mes journées soumises.» (Deux mois plus tard, j'apprends avec joie que j'étais à l'origine de ce mouvement dans son ventre.)

Craignant qu'elle ne sorte des chiottes et me surprenne penché sur son cahier, je feuillette Les particules élémentaires. Je parcours la première phrase, «Ce livre est avant tout l'histoire d'un homme, qui vécut la plus grande partie de sa vie en Europe occidentale, durant la seconde moitié du XX siècle.» Puis je l'ouvre au hasard. Je lis: «Sur l'écran, un chat sauvage tenait le cadavre d'un lapin dans sa gueule.» Tiens, c'est marrant.

Je commande à Thierry un café pour Olive, et un whisky pour moi.

Nous allons dîner avec Lenda dans un restaurant kabyle tout proche. Olive ne boit qu'une gorgée de vin mais mange comme toute une famille kabyle (une famille qui n'aurait pas vu de couscous depuis cinq ans), sous les yeux éberlués de Lenda, qui ne la connaît pas. Pendant le repas, alors que nous parlons de cul Olive parle principalement de deux choses, le cul et la littérature, d'ailleurs à peu près sur le même ton – or, contrairement à Lenda, je ne suis pas très calé en littérature), elle demande: «Tu aimes les gods, Lenda? Moi j'en ai un petit, un god anal, c'est génial.» Elle lui dit cela sans volonté de la choquer ni même de la surprendre, comme si elle lui disait: «Tu aimes les fours à micro-ondes, Lenda? Moi j'en ai un petit, un Brandt, c'est génial.» Notre invitée sourit, incrédule. Ses yeux brillent.

Au moment du café, Olive lui fait cadeau de son éventail hispano-sino-médiéval, simplement parce qu'il lui plaît. À New York, à Veules-les-Roses ou à Paris, je l'ai vue ainsi donner des bagues, des colliers, des briquets, des livres, des foulards, même des chaussures ou des sacs, des objets auxquels elle tient, dans le seul but de faire plaisir à quelqu'un qui les a remarqués, parfois un inconnu, un client dans un bistrot ou une vendeuse dans un magasin. (Dans un bar de l'East Village où elle vient de faire cadeau d'un petit sac de cuir noir, après en avoir vidé le contenu sur le comptoir, à une femme qui reste tétanisée de surprise et finit par la serrer longuement dans ses bras comme font les Américains, elle me dit: «Ce n'est pas pour me donner des airs de Père Noël. J'aime bien que les objets passent d'une main à l'autre, ça leur injecte des souvenirs, ils s'imprègnent, ils changent, ils voyagent, c'est comme des moments de vie qui se transmettent. Je n'achète que des trucs d'occasion, toujours, que ce soit des bijoux ou des vêtements, et je garde tout ce qu'on me donne. Cette grosse bague dorée que m'a offerte mon amie Tatiana a sans doute accompagné les gestes de quatre, cinq ou six personnes, dans plusieurs pays différents. Elle a peut-être giflé un étudiant roumain qui venait d'injurier sa fiancée, caressé le dos d'un homme d'affaires australien, elle est passée des centaines de fois dans les longs cheveux d'une Canadienne morte depuis trente ans. Cette bague a peut-être connu tout ça.» Et sur ces mots, elle effleure ma joue de sa grosse bague dorée, devant un Glenlivet et un expresse au comptoir du Life Café, au croisement de la 10e Rue et de l'Avenue B à New York, le 16 août 1998.) Trois ou quatre jours plus tard, Lenda lui offre une bague, justement, ornée d'une pierre blanche, et un marque-page en bois, accompagnés d'un petit mot: «À celle qui m'a redonné la flamme des femmes.» Tout le monde aime Olive. C'est une chose marquante: elle s’attire immédiatement la sympathie des gens qu'elle rencontre. En quelques instants, la plupart sont conquis comme par un pouvoir surnaturel – pourtant, en dépit de certains écarts imprévisibles, elle se comporte en général de manière sobre et réservée. Toujours à New York, dans une boutique de vêtements et d'accessoires d'occasion, où elle ne reste que trois ou quatre minutes pour acheter des boucles d'oreilles en forme de toile d'araignée tandis que je l'attends dehors, la patronne lui demande en lui rendant la monnaie: «Vous ne voulez pas être la baby-sitter de ma fille?»

Partout où nous allons, elle est accueillie avec un mélange d'étonnement et d'amabilité inhabituelle. Inconsciente, elle me dit souvent:

– C'est drôle, tout le monde nous aime bien.

Le brave Rocco, toujours sur le qui-vive mais le poil plus terne que d'habitude, nous a rejoints à table. Il me jette de temps à autre des regards venimeux, ne manque pas d'indiquer à Olive que sa robe est «de mauvais goût, beaucoup trop voyante», s'indigne quand elle rote («Comment tu peux la laisser faire ça, Titousse?») (elle rote assez souvent, bruyamment, je comprendrai pourquoi plus tard) et, entre deux coups de fil sur son portable («Oui, chérie, oui, je passerai te voir mardi» – «Je te dis que tu peux acheter, John, fais-moi confiance»), entreprend Lenda en lui posant la patte sur l’avant-bras. En Italie, son père est plus important que le président de la République, il ne se déplace qu'en hélicoptère, Lenda est une femme absolument magnifique, c'est exactement comme ça qu'il conçoit la femme, il suffirait d'ailleurs qu'elle dise un mot pour qu'il la rende heureuse, il serait prêt à tout pour elle – même s'il préfère sa sœur Nassima, dit-il, mais étant donné que Nassima est la petite amie de Thierry, il ne se permettrait jamais d'y toucher.

Pour délivrer Lenda de son emprise gluante, je propose de retourner sans tarder au Saxo. Il nous suit, langue pendante.

Après un tour dans le bar bondé pour lui faire perdre sa trace et son odeur (comme les fuyards qui traversaient une rivière, au Far West), Lenda rentre chez elle. Je demande un double whisky au comptoir (je bois pour anesthésier ma dent lâcheuse) pendant qu'Olive, qui a défait ses cheveux, se met à danser à peine arrivée: elle aime la musique tzigane qui passe sur le juke-box. Tout le monde se retourne vers elle. D'une part parce que le Saxo est un petit bistrot dans lequel il ne viendrait à l'esprit de personne de se mettre à danser; d'autre part parce qu'on y croise à peu près autant de grandes blondes en robe de bal à perles et plumes que de patineuses artistiques à Ouarzazat; enfin parce qu'elle danse extraordinairement bien, comme quelqu'un qui n'a jamais appris à danser, qui n'a peut-être même jamais dansé: certains ont naturellement le don du dessin ou du bricolage, elle a celui de la grâce, de la souplesse, de l'équilibre, elle danse sans toucher terre, son corps ne pèse que quelques grammes, ses bras et ses jambes semblent aussi légers que ses cheveux, elle flotte en musique – elle n'est plus un être humain mais un mouvement, elle tourne, elle ondule, elle glisse, elle s'élève, elle vacille, elle chavire, elle bascule, frappe du pied et secoue la tête. Elle ne danse pas sur quelques mètres carrés de moquette, elle occupe tout le bar, de la porte d'entrée au mur du fond, du sol au plafond. Près du juke-box, sa silhouette instable rayonne, diffuse du mouvement dans l'espace, se propage comme la musique dans la salle tout entière, la salle qui semble emplie de sa légèreté, de son énergie et de sa faiblesse.

(Depuis ce soir-là, elle danse au Saxo Bar dès qu'une chanson lui plaît, quelle que soit l'heure, même en plein jour. Les clients connaissent les titres qu'il faut programmer sur le juke-box.)

En moins d'une minute, elle a changé l'atmosphère du bistrot. Les habitués sont restés au comptoir, les cadors serbes au billard, les poivrots au bord du gouffre, le solitaire devant le jeu vidéo, les joueurs de cartes à leur table et les couples enlacés sur leur banquette, mais tous viennent d'entrer dans la quatrième dimension. Tous ces personnages ordinaires et paisibles ont disparu dans une faille spatio-temporelle. Ils sont à présent sous l'influence d'Olive. Contaminés jusqu'en leurs plus intimes molécules, ils baignent dans le flot de vibrations qu'elle émet.

Bien sûr, personne n'ose se lever pour aller danser avec elle. Ils se sentiraient trop pesants, trop patauds. Je serais d'ailleurs le dernier à m'y aventurer – même si elle m'y invite, ce qui ne paraît pas être dans ses intentions au vu de son visage absent, hermétique, isolé. Un coude sur le comptoir, je me sens aérien comme un hippopotame. Je ne la quitte pas des yeux.

Quand Thierry lui demande de montrer ses jambes, elle remonte sa jupe jusqu'à mi-cuisses. Quand Messaoud la supplie de ne pas s'arrêter en si bon chemin, wlle la soulève jusqu'à la taille. Elle porte une culotte de soie noire (Marité et François Girbaud, me dit-elle chez moi), genre sagement SM, fermée devant par de petits boutons de nacre. Dans le bar, on s'affole. Quand Jacky lui suggère de montrer ses seins, elle dégrafe une attache de sa robe et montre ses seins.

On baise sur le canapé du salon. J'ai encore une fois trop bu et trop mangé, je me demande de temps en temps si elle s'est lavée, je me le reproche aussitôt (car après tout qu'importé), le manque de sommeil de la nuit précédente se fait lamentablement ressentir (je ne suis plus fougueux et tenace comme à dix-huit ans – ni même comme la veille), mais je parviens tout de même à tenir la cadence infernale qu'elle impose pendant un petit quart d'heure, puis, après un entracte principalement consacré à l'absorption d'un camembert (qu'elle couronne, sans moi, de quelques Pépitos), nous nous mélangeons de nouveau pendant une vingtaine de minutes. Je suis épuisé mais c'est un plaisir. Alors qu'elle est assise sur moi et que je vois avec béatitude mon fourbu mais valeureux porte-parole aller et venir «dans ses fesses», comme elle dit, au-delà de sa chatte momentanément innocente, elle murmure: