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Qu'est-ce qu'ils ont donc à me laisser poireauter comme un immigré dans leur salle d'examens ? Ou Marise est très mal. Ou on ne s'est pas compris. Deux internes et trois infirmières sont venus me poser les mêmes questions stupides.
- You are sure she is here ?
- Where did the accident occur ?
- What was the name of the ambulance ?
- You say : Marise Doucet or Marise Galarneau... Wait here, we will check again but I can't seem to find a file...
Ou peut-être est-elle morte ? C'est cela : déjà le fourgon de la morgue l'a emportée, on ne garde pas les cadavres longtemps dans des endroits aussi propres. Les nurses au comptoir ricanent entre elles en se racontant des histoires d'homme probablement. Elles mangent des cubes de sucre. Ça doit être du L.S.D., tout le monde en prend ces jours-ci, pour voir la vie en couleur.
- Do you wish for a coffee ?
Elles sont gentilles après tout, elles prennent soin de moi, comme si j'étais leur blessé. Le café est noir, la salle est blanche, le soleil est déjà levé, il va faire humide et chaud toute la journée. La plus jeune des trois est bien tournée, elle me sourit, je lui souris. Nous pourrions partir ensemble, les rues sont molles, mais je saurais ramer. Lily cup. Ce sont les mêmes tasses que j'ai au restaurant. Les mêmes.
L'interne revient, il a un dossier dans la main, une bague énorme au doigt, il me fait signe.
- Well, yes, Marise Galarneau. She had nothing. Nothing at all. She left with Mr Galarneau around two o'clock this morning.
- Mais monsieur Galarneau, c'est moi, elle n'a pas pu...
- She phoned him from the desk, right there. He came and brought her back in his car.
- What car ? Quelle sorte d'auto ?
- I don't know.